Deux semaines après la nomination de Mounir Mahjoubi à la présidence du Conseil national du numérique (à la suite de Benoît Thieulin), celui-ci vient à son tour de nommer quatre vice-présidents, représentant d'une part l'engagement citoyen et sociétal et d'autre part le monde des entreprises. Parmi eux se trouve désormais Guy Mamou-Mani, président de Syntec Numérique, syndicat des professionnels du secteur informatique comptant 1 500 membres, et par ailleurs co-président de la SSII Groupe Open. Par son implication du côté des fournisseurs IT, il devrait au sein du CNNum s'engager sur les questions de transformation numérique des entreprises, un sujet qui lui tient à coeur depuis longtemps. « J’ai eu de nombreuses discussions avec Mounir Mahjoubi qui est très attentif à cette transformation, notamment dans les PME, et je devrais très probablement me concentrer sur ces sujets », nous a confirmé Guy Mamou-Mani lors d’un entretien téléphonique.

Le président de Syntec Numérique, qui arrive dans quelques semaines au bout de son mandat à la tête du syndicat professionnel, rappelle qu'il y a encore beaucoup de travail à effectuer dans ce domaine, même s'il a constaté des améliorations. « Les grandes entreprises ont du legacy à gérer et les PME doivent comprendre l'enjeu qui revient à se transformer ou à disparaitre. Je compte les accompagner dans cette évolution. Sur cette problématique centrale, nous devrions être saisis par le Gouvernement sur des sujets qu'il considère comme importants. » Avec Syntec Numérique, Guy Mamou-Mani est par ailleurs très engagé sur le grand plan Industrie du Futur, piloté par Bernard Charlès, PDG de Dassault Systèmes, et Frédéric Sanchez, président de Fives. C'est un projet « qui a repris une nouvelle dynamique depuis 6 mois car Emmanuel Macron y a impliqué les chambres professionnelles », rappelle Guy Mamou-Mani. « Je vais me focaliser sur ce terrain pour faire des propositions ». Si le co-président de Groupe Open a accepté ce nouvel engagement bénévole, qui devrait être assez prenant, ce n'est que parce qu'il termine son mandat à Syntec Numérique, précise-t-il.

Amal Taleb, impliquée sur la protection des données personnelles

Aux côtés de Mounir Mahjoubi, Amal Taleb fait également son entrée au bureau du CNNum en tant que vice-présidente. Avocate de formation, elle est versée dans les thématiques consuméristes, en particulier dans le domaine du numérique et impliquée sur la protection des données personnelles. Elle est membre du bureau du think tank de réflexion politique Point d’AEncrage. Les deux autres vice-présidents ont déjà participé au cours des trois dernières années aux actions du CNNum, commission consultative créée en 2011. Ainsi, Godefroy Beauvallet, responsable du développement produits et écosystèmes chez Axa Global P&C, en a été vice-président sur les questions de services publics et de vie citoyenne. Ce polytechnicien, ingénieur des mines, a supervisé le rapport sur la fiscalité à l’ère numérique et fait partie du groupe de travail parlementaire sur les droits et libertés à l’âge du numérique. Godefroy Beauvallet a également représenté le CNNum au comité Stratégie national pour l’enseignement supérieur.

Enfin, Sophie Pène, directrice du Master EdTech de l’Université Paris Descartes et de l’Openlab au CRI (Centre de recherches interdisciplinaires), s’était déjà engagée au sein de la commission consultative entre 2013 et 2016 sur les questions d’éducation. Elle a en particulier piloté le rapport Jules Ferry 3.0 qui prône l’intégration de l’apprentissage de l’informatique dans toute formation.

Le CNNum regroupe trente membres aux compétences diverses

Au total, le Conseil national du numérique compte 30 nouveaux membres en respectant la parité hommes/femmes. Bénévoles, ils ont été nommés le 8 février dernier par décret du Président de la République, François Hollande. Avec des compétences diversifiées, notamment sur les questions d'open data, d'objets connectés, d'éducation, d'expertise juridique ou de financement, ainsi que dans le domaine de la recherche, ils sont également censés représenter les différents secteurs touchés par la révolution numérique de l’économie : assurance, banque, création, hôtellerie, santé, services publics, transports… , énumère le site du CNNum en précisant qu’un tiers d’entre eux sont des entrepreneurs.

Parmi ces trente membres figurent, notamment, Vivek Badrinath, DGA d’Accor, Nathalie Collin, DGA du Groupe La Poste, Najette Fellache, CEO de Speach.me, start-up de la Métropole French Tech Nantes, Daniel Kaplan, co-fondateur du FING, Patricia Langrand, vice-présidente exécutive du groupe Steria, Ludovic Le Moan, CEO de la start-up SigFox, spécialisée dans l’Internet des objets, Françoise Mercadal-Delasalles, directrice des RH et de l’innovation du groupe Société Générale, Bertin Nahum, CEO de Medtech, start-up de la French Tech Montpellier, Antoine Petit, PDG d’Inria, Yves Poilane, directeur de Télécom ParisTech, Benoît Thieulin, ancien président du CNNum, Véronique Torner, co-présidente d’Alter Way, SSII spécialisée dans l’open source. (consulter la liste complète des membres).

Parallèlement à son récent engagement au CNNum, Guy Mamou-Mani vient également de rejoindre le HCEfh, Haut Comité à l’Egalité Femmes Hommes. Sur ces questions, il fait aussi partie du mouvement #jamaissanselles qui vient de réunir des acteurs du numérique s’engageant à ne plus participer à un événement qui ne compterait pas de femmes parmi ses intervenants.