Le cabinet d'analyses a constaté le niveau d'adoption du commerce sur mobile (ou « m-commerce ») à partir d'un échantillon de 14 000 personnes en Europe. Le résultat, sans réelle surprise, est que ce dispositif peine à s'installer dans les usages. Seuls 2% des personnes interrogées déclarent effectuer des achats de produits par ce biais.

Espoir ou optimisme ?

Le taux de sondés intéressés par ce mode d'achat, 5%, est lui aussi peu reluisant. Malgré ces chiffres, l'étude se veut relativement optimiste quant à l'avenir du m-commerce, le corrélant avec l'adoption croissante des smartphones. Thomas Huchon, analyste chez Forrester constate aussi que de plus en plus de marchands adaptent leur site en le déclinant soit en application soit en site web mobile. Mais les acheteurs en ligne ne sont que 16% à lier cette activité de e-commerce à l'utilisation de leur smartphone, et seulement pour parcourir les rayons virtuels, suivre leur commande ou bien trouver un point de vente correspondant. Or, on peut soupçonner que l'adoption du commerce mobile, puisqu'il passe par des interfaces relativement similaires à celle du e-commerce et fait appel aux mêmes compétences, devrait principalement affecter cette population. Ces 16% sont donc faibles, et presque de mauvais augure malgré les efforts consentis par ces marchands.

Les chiffres empirent si l'on se focalise sur la France : 1% seulement a effectué des achats par mobile, et 3% se déclarent intéressés. A l'opposé, en tête du classement, la Suède et l'Italie avec respectivement 8% et 10% d'intéressés, et 3% affirment, pour les deux pays, avoir déjà effectué un achat de cette manière.

Consulter n'est pas acheter

L'étude souligne le développement de certaines tendances sur les sites web mobile : la mise en place d'outils de comparaisons ou de dépôt et consultations d'avis sur les produits en magasin. Elle cite les exemples des versions adaptées des sites touslesprix.com et Sephora. La recherche de produits et services par l'intermédiaire du téléphone mobile serait, en effet, d'après l'étude, l'usage le plus répandu, et ne concernerait pourtant pas plus de 7% des acheteurs en ligne, mais près de 32% des usagers quotidiens de l'Internet mobile y aurait par contre recours. A l'inverse, 84% des acheteurs en ligne n'utilisent pas du tout leur mobile pour le shopping, alors que seuls 45% des usagers quotidiens n'y ont pas recours. Par ailleurs, les utilisateurs d'iPhone semblent plus enclins à effectuer leurs recherches de produits par mobile, puisque 23% d'entre eux affirment le faire au moins mensuellement. La familiarisation à l'outil nomade est donc clairement le facteur clé, bien plus que l'usage de l'achat à distance par ordinateur, qui se révèle être une condition minime lorsqu'il s'agit de sauter le pas du m-commerce.

Enfin, comme à l'accoutumée, Forrester offre ses recommandations aux entreprises concernées : celles-ci doivent considérer les plateformes mobiles comme faisant partie d'une stratégie multi-canal pour toucher leur clientèle, mais elles doivent aussi fournir une expérience d'achat la plus satisfaisante possible sur ce canal. Cela passe par une adaptation aux différentes plateformes, de l'iOS 4 à Android par exemple, ou par une refonte du site d'achat en ligne afin de lui offrir une ergonomie équivalente sur le web classique et mobile.

 

 

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