Le gouvernement et l'armée chinoise semblent être directement impliqués dans des cyberattaques contre les Etats-Unis, selon un rapport publié lundi par le Pentagone. La conclusion de ce document annuel qui évalue les capacités militaires de la Chine, souligne d'autres revendications du gouvernement américain alors que les tensions entre les deux pays ne cessent d'augmenter dans le cyberespace.

En 2012, le ministère américain de la Défense avait déclaré que « de nombreux réseaux informatiques à travers le monde, dont ceux détenus par le gouvernement américain, avaient continué à faire l'objet de tentatives d'intrusions, dont certaines étaient directement attribuables au gouvernement et à l'armée chinoise ». Ces infiltrations avaient pour but la récupération des données.

Les informations dérobées sont utiles à divers organismes chinois, aussi bien aux industries technologiques et de défense, qu'aux décideurs politiques américains basés en Chine et aux stratèges militaires, souligne le rapport. Ces capacités de cyberguerre pourraient être utilisées pour compliquer les choses en cas d'affrontements militaires et  provoquer des temps de réponse lents en limitant la communication et les activités commerciales d'un adversaire, prévient le document.

La Russie et la Chine taxées de perturbateurs

La Chine a fermement démenti ces opérations de piratage, mais les chercheurs en sécurité informatique - de même que des acteurs importants tels que Google - ont souvent évoqué ce pays pour décrire des intrusions.

Le rapport du Pentagone indique aussi que la Russie et la Chine ont joué un «rôle perturbateur» dans les forums internationaux visant à établir des mesures de confiance et de transparence dans le cyberespace. Les deux nations ont également publié un code de conduite sur la sécurité de l'information qui donnerait aux gouvernements une autorité souveraine sur le contenu et les données circulant sur le Net. Cette proposition avait été vivement critiquée.

Les États-Unis ont fait valoir que le droit international humanitaire devait s'appliquer dans le cyberespace. La Chine n'est pas de cet avis, mais « la pensée de Pékin continue d'évoluer », note le document.

En mars, Tom Donilon, conseiller national en sécurité du président américain Barack Obama avait déclaré que les entreprises américaines étaient fortement préoccupées  par le sujet des «cyber-intrusions émanant de la Chine sur une échelle sans précédent » Il a appelé la Chine à reconnaître la menace que posent les cyberattaques dans la relation et les échanges entre les deux pays.

En février, le fournisseur de solutions de sécurité Mandiant avait publié un rapport exhaustif  et identifié une unité spécifique de l'armée chinoise appelée "61398",  qui avait lancé une vaste campagne de piratage de 7 ans frappant 141 entreprises et organisations publiques.

Ce groupe de hackers, également dénommé  «Comment Crew», avait été très actif pour cibler des entreprises américaines et d'autres organisations en dépit des affirmations de la Chine qui avait assuré ne pas autoriser le piratage parrainé par l'État.