L'UNIFAB (Union des Fabricants pour la Protection Internationale de la Propriété Intellectuelle) organisait hier la déclinaison française de la journée mondiale anti-contrefaçon en mettant notamment en lumière les problématiques des éditeurs de logiciels. Logiquement partie prenante de l'événement, le BSA avait commandé pour l'occasion une étude sur le piratage des applications dans les régions françaises au cabinet IDC.

Premier constat, deux régions affichent des taux de piratage supérieurs à la moyenne nationale qu'IDC avait évaluée à 37% en 2011. C'est le cas de l'Est de la France (42%) et du Nord (39%). « Dans la région Est, le piratage élevé s'explique principalement par une propension élevée au piratage tant des entreprises que des particuliers, des facteurs tels que le partage de licences et le téléchargement de logiciels augmentant le taux de piratage », indique IDC dans son étude. Au contraire du Nord et de l'Est, Paris-Île-de-France s'affiche comme la bonne élève des régions françaises avec un nombre de logiciels piratés qui ne représente que 34% du parc de logiciels local.
Les régions Sud, Centre et Ouest de l'Hexagone font à peine moins bien que la capitale avec des taux de piratage de 35% pour la première et de 36% pour les deux autres.

Revendeurs et clients acteurs de la contrefaçon


En France, la contrefaçon de logiciels aurait généré 2 Md€ de chiffre d'affaires contre 3,7 Md€ pour le marché légal en 2011. Des clients mais aussi des revendeurs des éditeurs contribuent à l'existence du piratage. « En ce qui concerne les revendeurs, les cas de figure sont divers. Il peut s'agir de la fourniture à un client de la même licence qu'à un autre client ou la revente d'un produit de démonstration », expose Cyril Durga, le directeur juridique de Sage France. L'éditeur ne néglige pas non plus la contrefaçon sur le web ou il est possible de télécharger des clés d'activation de ses applications.

Internet est la principale source de piratage dans le monde puisqu'il contribue à hauteur de 45% à ce marché parallèle. Face à ce phénomène, les pouvoir publics français s'organisent. Les moyens du service Cyberdouane, dont la création remonte au début 2009, sont en train d'être renforcés. Les agents des douanes ont notamment obtenu l'autorisation d'acheter des produits illicites en ligne dans le but de remonter les réseaux de contrefaçon.