Les principaux fournisseurs japonais ont déclaré que les usines où sont fabriquées ces puces ont été largement épargnées par le séisme, ou bien qu'elles se trouvent dans des zones où ne s'appliquent pas les restrictions en électricité susceptibles d'arrêter la production. Si l'on prend acte de ces déclarations, on peut penser que les marchés de la mémoire sur-réagissent aux évènements. Mais, selon les analystes, ces augmentations de prix révèlent peut-être un problème encore plus grave pour l'industrie mondiale du processeur : les fournisseurs japonais de composants et de matériels, essentiels à la production de ces processeurs, ont subi des dommages.

Ainsi, le prix de la mémoire flash NAND, support de stockage principal des iPad, iPhone et autres appareils mobiles, a augmenté de près de 20 % depuis le tremblement de terre, pendant que les entreprises tentaient d'estimer si les usines fabricant ces puces avaient été endommagées. DRAMeXchange, tableau de bord des échanges sur les mémoires NAND, DRAM et autres puces, fait remarquer que, alors que les prix ont augmenté, le nombre de vendeurs est resté faible, signe que la plupart des entreprises préfèrent conserver leurs stocks de puces plutôt que de réaliser un profit rapide. Selon Jim Handy, analyste chez Objective Analysis, « le marché du NAND a réagi très fortement parce que le Japon fournit 40 % des puces flash NAND dans le monde. »

Toshiba se veut rassurant

Toshiba, l'un des plus grands fournisseurs de NAND au niveau mondial, a déclaré qu'aucune de ses usines de mémoire flash NAND n'avait été endommagée par le tremblement de terre ou le tsunami. Une seule est située dans la zone du tremblement de terre, à Kitakami City, dans la préfecture d'Iwate, mais elle produit des puces logiques, et non des puces mémoire. « La production de cette usine a cessé tout de suite après le tremblement de terre et reste encore hors service, » comme l'a indiqué Toshiba. Les usines de Toshiba produisant de la mémoire flash NAND se trouvent à Yokkaichi, à environ 900 kms de l'épicentre du séisme et de la zone touchée par le tsunami.

« Deux usines ont temporairement cessé leurs activités le 11 mars, heure japonaise, mais la production a repris et depuis elles fonctionnent à nouveau normalement, » a précisé Toshiba. « Nous examinons très attentivement les répercussions éventuelles du tremblement de terre sur nos équipements de production, mais jusqu'à présent nous constatons que l'impact a été minime, » a ajouté le constructeur.