Le volume des nouvelles polices d'assurances ménage, accident et vie souscrites via Internet devrait représenter 25 milliards d'euros par an d'ici 2016, contre 12 milliards l'an dernier. Cela représenterait 18% du volume total des polices vendues, contre 11% à l'heure actuelle, selon une étude d'Accenture auprès de 78 compagnies d'assurance.

Cette augmentation ne sera pas possible sans un fort investissement des entreprises pour leur stratégie numérique. Les ventes et la distribution en ligne doivent être revues et ce seront en moyenne 27 millions qui seront investis dans ces projets durant les trois prochaines années. « Le passage au digital est inévitable pour les compagnies d'assurance. Notre étude montre que le secteur investit massivement dans sa propre transformation, explique Thomas Meyer, Country Manager Directeur d'Accenture Suisse, et responsable du domaine assurances pour l'Europe, l'Afrique et l'Amérique latine. « La transformation digitale offre les conditions pour les interactions, informations, conseils et ventes, également pour convaincre de nouveaux clients. Cela est particulièrement vrai pour la génération digitale, habituée à acheter en ligne livres, appareils électroniques, musique et voyages. »

60% n'ont pas encore de stratégie sur l'ensemble de la chaîne de valeur

Pour autant, 60% des assureurs européens ne possèdent pas encore de stratégie digitale pour l'ensemble de la chaîne de valeur de la création du produit au règlement des sinistres. Neuf compagnies interrogées sur dix craignent l'intensification probable de la concurrence sur le marché durant les trois prochaines années. Deux tiers des compagnies pensent que cette concurrence viendra d'acteurs extérieurs et citent Google et Amazon comme challengers potentiels. Google a racheté, l'an dernier, un site de comparatifs d'assurance et propose déjà ce service dans certains pays, pour les assurances voiture notamment.

«Pour tirer parti au maximum du digital, les assurances doivent changer leurs perspectives, et se focaliser sur le client plutôt que sur le produit, c'est ce qui leur permettra de lutter contre les nouveaux acteurs», note Thomas Meyer. En mettant l'accent sur la digitalisation, les assureurs espèrent disposer d'une vue à 360 degrés sur leur clients. Elle permettrait également de rationaliser les processus et coûts. Enfin, la moitié des assureurs prévoient d'avoir recours au big data dans les trois prochaines années.

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