Après une sinistre année 2003, les patrons des éditeurs et SSII français affichent de nouveau un franc sourire : le dernier bilan du Syntec, la chambre syndicale des entreprises IT, confirme la reprise du secteur des logiciels et des services pour 2004. Une reprise qui devrait s'accélérer l'an prochain, selon l'organisme patronal.

Avec un chiffre d'affaires de 20,5 Md¤, le secteur français des logiciels et des services a progressé de 4 % en 2004. Si ce chiffre ne tient pas compte des variations saisonnières – il y a eu moins de jours ouvrés en 2003 qu'en 2004 –, il est à mettre en parallèle avec le recul de l'activité de 5 % enregistré en 2003.
L'ensemble des branches affiche des résultats en hausse : l'infogérance bondit de 9 %, le conseil gagne 3 %, l'ingénierie et les progiciels progressent de 2 %. L'évolution est également positive pour tous les secteurs d'activité, au premier rang desquels figurent les télécoms et les utilities (eau, électricité, gaz…), qui gagnent respectivement 8 et 7 %. Le secteur public, à 6 %, connaît une croissance comparable.

Le principal moteur de cette croissance tient, pour le Syntec, à deux éléments : la volonté d'optimisation des systèmes informatiques et la reprise des projets innovants de transformation des entreprises. La baisse constatée des prix de 2,5 % pour les sociétés de services n'a pas suffi à entraver la reprise, puisque largement compensée par un recrutement en léger redémarrage (+ 1,5 %) et une hausse du taux d'utilisation (+ 3,5 %). Les patrons de SSII se réjouissent en outre de la fin de l'effet prix embarqué, constatée au dernier trimestre, et de la hausse des prix ciblée dans certains domaines. Ces éléments n'empêchent cependant pas les prix en France, à prestation égale, de figurer parmi les plus bas d'Europe.

La reprise amorcée en 2004 devrait se poursuivre et s'intensifier l'année prochaine, toujours selon le bilan de la chambre patronale. Le Syntec estime ainsi la croissance du secteur des logiciels et des services entre 4 et 6 %, grâce notamment au dynamisme attendu de l'infogérance et du conseil. Cette croissance pourrait engendrer jusqu'à 30 000 recrutements, soit environ 5 000 créations de postes. Autant d'éléments incitant les patrons de SSII à considérer leur secteur d'activité comme « l'un des rares à disposer d'un potentiel de croissance élevé dans les prochaines années ».