Clôturant l'Assemblée générale du Syntec Numérique, Guy Mamou-Mani  son président s'est livré à un tour d'horizon des principaux arguments du Syndicat. Rien de nouveau, mais le changement d'interlocuteurs dans les ministères l'oblige à bien marquer ses positions.

C'est d'abord un raisonnement général. On est en crise, elle est profonde et durable, mais le numérique offre une vision de l'avenir et des perspectives en termes d'emplois. On se sait pas quelles seront les innovations et les usages des prochaines années, mais ils n'auront rien à voir avec ce que nous connaissons. Et la France foisonne d'initiatives, d'entrepreneurs et de structures.

Bref, l'avenir sera numérique. Deux intervenants brillants, l'ancien ministre Alain Madelin sur la mondialisation et Henri Verdier, le président de Cap Digital (*), sur le numérique l'ont souligné. Rarement, dans une Assemblée générale de syndicat professionnel, on avait entendu autant de références à des livres en cours ou déjà parus.

Habile, il a surtout mis en avant les dossiers sociaux

Plus terre à terre, et toujours aussi en verve, Guy Mamou-Mani devait rappeler les dossiers chauds de son organisation. Il a surtout mis en avant les dossiers sociaux et montré les propositions déjà avancées, et celles qui pourraient l'être par le Syntec Numérique. Souvent, il utilise l'expression « on ne se cache pas derrière notre petit doigt » pour bien montrer que son organisation avance et qu'on peut discuter avec elle.

La diversité ? Le numérique est l'un des secteurs les plus exemplaires en France. Inversement, la féminisation patine. « Femmes du numérique », l'organisation du Syntec Numérique, lancée il y a quelques semaines devrait proposer de solutions, que ce soit en termes de recrutement, d'avancement ou de rémunération (les femmes perçoivent 20% de moins que les hommes). Le chômage ? Le secteur embauche, mais 25 à 30 000 ingénieurs sont au chômage, là encore le Syndicat y travaille. Il veut surtout progresser sur la formation des jeunes et des demandeurs d'emplois, un 1er accord a été signé avec le précédent ministre.

Le rôle du Collectif du numérique

Le Syntec Numérique, même renforcé par de nouvelles adhésions, sait qu'il ne pourra tout faire seul. Les candidats aux présidentielles ne se sont intéressés au sujet qu'à partir de la création du Collectif du numérique regroupant 21 organisations. Et Guy Mamou-Mani compte même sur le Medef pour relayer ses idées dans les mois à venir.

  Élueil y a deux ans, l'équipe de direction du Syntec  Numérique a « secoué » la vieille maison. La ligne reste la même, il lui faut forcer de nouveaux passages et rester encore plus rassembleur. Fleur Pellerin, Patrick Bertrand, Jean Mounet, Laurence Parisot étaient salués, seul Arnaud Montebourg suscite une certaine ironie (**).

(*) et auteur avec Nicolas Colin, de L'âge de la multitude. Entreprendre et gouverner après la révolution numérique, aux éditions Armand Colin.
(**) avec cette pique d'Alain Madelin dénonçant « les 3M : Maginot, Méline, Montebourg» et comparant les politiques qui veulent sauver la  vieille industrie à ce que tentait Gorbatchev avec  l'Union Soviétique.