Lors du salon HIT,  le Syntec Numérique a livré une étude (*) et des projections sur la télémédecine (**). Le marché global de l'informatisation de la santé serait compris entre 2,2 et 3 milliards d'euros par an, celui de la télésanté entre 200 et 300 millions d'euros, le marché de la télémédecine (***) entre 80 et 140 millions d'euros actuellement. Conclusion, ce marché de l'informatique de santé s'oriente plus vers les infrastructures et les matériels que vers les usages et donc les services, par exemple en  télémédecine. Un segment qui  ne représente que 2 à 5% des financements et 0,05% des dépenses de santé annuelles.

Fait aggravant, le rythme de développement de la télémédecine reste incertain.   L'évolution européenne ou mondiale constatée dans plusieurs études donne un rythme de croissance annuelle compris entre  15 et 35% sur la période 2007-2012. Raisonnablement, estime le Syntec Numérique, ce chiffre de 15 à 30% de croissance semble crédible pour les cinq prochaines années, en France.

Un marché de 160 à 520 millions d'euros


L'étude voit  le marché total de la télémédecine passer de 160 à 520 millions d'euros dans les cinq prochaines années. A l'intérieur de ce marché, l'étude distingue cinq segments : dispositifs médicaux, matériel informatique, édition de progiciels, conseil/intégration, services de télémédecine. L'édition devrait passer de 32 à 250 ME, les services de télémédecine de 4 à 6 ME, l'étude ne donne pas de visibilité sur la croissance des trois autres segments.

Le rapport estime que les budgets publics ne devraient guère augmenter en faveur de la télémédecine dans les cinq ans à venir. En revanche, les investissements d'avenir (ex grand emprunt) pourraient jouer leur rôle. L'ancien président du Syntec Numérique, Jean Mounet, vient d'ailleurs d'être nommé Président du comité d'experts santé des investissements d'avenir. Il milite depuis des années, comme son successeur, pour que l'informatique de santé soit mieux considérée dans les investissements publics.

1 500 à 2 000 embauches par an sont possibles


Autre avantage, un effort des pouvoirs publics favoriserait les acteurs français du marché. Laisser le marché évoluer à son rythme actuel laisse les acteurs étrangers dominer et fragilise les français.  Cet effort encouragerait également l'emploi. Le Syntec Numérqiue estime que 1 500 à 2 000 embauches par an sont possibles. Pour lui, « c'est donc le moment où jamais d'investir. Le temps des expérimentations est révolu ».

L'étude du Syntec Numérique évalue à 200 le nombre d'acteurs présents sur ce marché. Toutefois, une trentaine seulement sont en mesure d'afficher un chiffrer d'affaires allant de 700 000 euros à 5 millions d'euros. Les éditeurs assurent 39% du marché, les SSII 16%, les constructeurs 14%.

(*) étude menée pour le comité Santé du Syntec Numérique, avec le cabinet Jalma

(**) Le Syntec Numérique travaille sur 4 sujets liés à la santé : l'hôpital numérique, le poste de travail du professionnel de santé, le cloud computing santé et, la télémédecine.

(***) La télésurveillance comprend cinq domaines : la téléconsultation (du médecin par le patient à distance), la télésurveillance médicale (le professionnel de santé réalise un diagnostic à distance), la télé-expertise (un médecin consulte un spécialiste), la téléassistance (d'un médecin par un autre médecin dans la réalisation d'un acte médical), la télérégulation (urgence ou permanence des soins).