La jeune société française HPC Project met sur le marché ses systèmes intégrés Wild Systems spécialisés dans le calcul haute performance. Cette offre est destinée à rendre les environnements de simulation accessibles aux PME. Pour atteindre cet objectif, la start up a misé à la fois sur un matériel couplant processeur et accélérateur graphique haut de gamme et sur un middleware Open Source de parallélisation des traitements sur de très grandes quantités de données. Ces systèmes « s'adressent plutôt à des entreprises qui n'ont pas d'équipes IT », précise Pierre Fiorini, PDG fondateur de HPC Project, et ne devraient coûter que quelques dizaines de milliers d'euros. Côté logiciel, la jeune entreprise se focalise sur la parallélisation de traitements identiques appliqués à des ensembles de données différents. Cette méthode est plus simple que la parallélisation de calculs différents qui, par ailleurs, convient particulièrement au traitement de très grandes quantité de données. Il s'agit par exemple de la simulation de phénomènes physiques, courante dans l'industrie, mais aussi d'applications comme le datamining qui applique des calculs statistiques à d'importants flots de données. Comme le rappelle Pierre Fiorini, ces environnements concernent « la finance, la médecine, les modèles statistiques, les biotechnologies (pour la représentation de phénomènes chimiques), les sciences de l'ingénieur (aéronautique, automobile, etc.) et même l'audiovisuel ». Un projet Open Source issu des travaux de l'Ecole des Mines pour la parallélisation HPC Project a choisi de s'appuyer sur un projet Open Source issu des travaux que mène l'Ecole des Mines depuis près de 20 ans. La jeune pousse a donc lancé une plateforme idoine avec le Centre de recherche informatique (CRI) de l'Ecole. Celle-ci analyse le code, identifie les parties qui peuvent être parallélisées et... les parallélise. HPC Project livrera des versions stabilisées et packagées de cet outil dont il assurera aussi le support. Le middleware sera utilisable aussi bien pour les OS que pour les applications. Pour alimenter son offre en logiciel de simulations, l'entreprise compte nouer des partenariats avec certains éditeurs du monde du HPC, à qui il proposera un accès privilégié à ses technologies. Certains sont déjà intéressés comme les canadiens Presagis (simulation multi-agents pour le secteur de la défense) et Parallel Geometry (modélisation), ainsi qu'un Français, spécialiste de la finance et du calcul scientifique, dont HPC Project ne dévoile pas encore le nom. Presagis proposera aussi l'offre de la jeune pousse française au travers de son propre réseau de distribution. Afin de ne pas voir les prix des ses systèmes flamber, HPC Project fait en sorte d'obtenir des accords de licence adaptés avec ces éditeurs. Un accélérateur graphique Tesla couplé avec deux Xeon 5500 Du côté matériel, la start up française a aussi misé sur l'originalité en concevant des systèmes composés de deux quadri-coeurs Xeon 5500 (Nehalem) d'Intel d'une part et un GPU Tesla de Nvidia d'autre part. Toute la stratégie matérielle de la jeune entreprise s'appuie sur ce couplage entre des puces standards et un processeur spécialisé sur lequel sont déportés les calculs intensifs. C'est justement pour assurer ce type de fonctions que le spécialiste du traitement graphique Nvidia a mis au point les Tesla, processeurs multi-coeurs (240 coeurs par processeur avec une architecture parallèle Cuda). A noter qu'avec de telles machines, HPC Project a dû intégrer la notion d'économie d'énergie Des ventilateurs spécifiques et un mode d'organisation des flux d'air limitent ainsi la dissipation de chaleur et la consommation électrique. Enfin, la jeune firme est à l'initiative d'un rassemblement d'acteurs de la simulation depuis la représentation d'images de synthèse jusqu'à la simulation de phénomènes aérodynamiques, par exemple. HPC Project Simbiosis a pour but de promouvoir l'usage de la simulation. Aujourd'hui, les membres sont plutôt des acteurs de petites tailles comme Optis (Toulon, représentation de la lumière), Presagis, Bionetics (simulation de comportement des plantes jusqu'à la représentation de grands espaces naturels), Realfusio (Représentation photoréaliste aéronautique), etc. Mais Intel, Nvidia et Microsoft font aussi partie de l'initiative. Pierre Fiorini assure par ailleurs être en discussion avec les entreprises françaises du secteur, comme Dassault Systèmes ou ESI.