PwC, l'Afdel et le SNJV viennent de livrer leur classement pour 2012 des principaux éditeurs de logiciels français. Le GSL100* a été publié hier en même temps que celui de Truffle Capital, dont il se distingue sur plusieurs points. D'une part, il évalue différemment le chiffre d'affaires généré par les activités d'édition, en incluant les licences, la maintenance, le support et les abonnements SaaS, mais en excluant les services. C'est-à-dire le conseil, l'intégration et la formation. D'autre part, il intègre d'autres catégories d'acteurs à son classement. Le cabinet de conseil PwC et l'association française des éditeurs de logiciels font en effet figurer dans leur liste sept acteurs du jeu vidéo (comme le fait aussi Syntec Numérique).

A eux seuls, ces sept spécialistes du jeu réalisent déjà près de la moitié du chiffre d'affaires cumulé du GSL-100 : 5 milliards d'euros sur 10,5 milliards d'euros au total. L'éditeur franco-américain Activision Blizzard, filiale de Vivendi, s'octroie même la première place avec ses 3,77 milliards d'euros de chiffre d'affaires. En 3ème position, juste derrière le champion de l'édition française de logiciels, Dassault Systèmes, on retrouve Ubisoft (1 MdE), pionnier du jeu vidéo, puis Gameloft à la 6ème place (208 ME). Par ailleurs, PwC et l'Afdel font aussi figurer dans leur liste 10 acteurs des services Internet qui réalisent ensemble 600 millions d'euros de chiffre d'affaires. Dans le Top10, on trouve ainsi Criteo (avec un CA de 280 ME) et Meetic (165 ME). Le Top30 accueille aussi Rentabiliweb, Deezer, E-buzzing, Le guide.cm et Viadeo.

+5% pour les éditeurs de logiciels, à périmètre constant

Dans son éditorial, Jamal Labed, président de l'Afdel, explique qu'il est de plus en plus difficile de tracer des frontières claires entre B2B et B2C, de même qu'entre l'édition de logiciels qui se développe en mode SaaS et les services Internet qui « diversifient leurs stratégies de monétisation ». D'où ce classement commun pour des acteurs qui partagent les mêmes technologies et parfois les mêmes investisseurs, souligne-t-il. Pour les observateurs extérieurs, l'Afdel veut ainsi montrer les points communs de l'écosystème : innovation numérique, R&D, invention de nouveaux usages et de modèles économiques adaptés.

En retirant des 10,5 milliards du GSL100 le chiffre d'affaires des 17 acteurs du jeu et du web, celui des 83 éditeurs de logiciels restants n'atteint plus que 4,9 milliards d'euros. A périmètre constant par rapport à 2011, le CA cumulé des seuls éditeurs de logiciels n'a progressé que de 5% (**), indique dans son éditorial Pierre Marty, associé chez PwC, en ajoutant que 34 sociétés ont connu une baisse de leurs ventes en 2012 (contre seulement 17 en 2011). Mais il fait aussi remarquer que sur cinq ans, ce chiffre d'affaires CA cumulé croît de 37% « quand sur cette même période, le PIB du pays ne progresse guère ». Et l'associé de PwC relève aussi 9 éditeurs dont le chiffre d'affaires a crû de plus de 25% entre 2011 et 2012. C'est le cas de Neolane (+37,5%), par exemple, qui évolue dans le domaine du CRM, ou de Oodrive, dans la gestion de fichiers (+41%). D'autres éditeurs, comme Talentsoft (RH), Trace One (PLM), Synertrade (gestion des achats) ou EasyVista (suivi des actifs IT) affichent entre 17 et 20% de croissance.

Pierre Marty rappelle que « les perspectives de croissance restent en grande partie fonction de la politique d'acquisition » (pour atteindre une taille critique et s'étendre à l'international) et au positionnement sur les tendances de fonds : cloud computing, SaaS, mobilité, intégration des réseaux sociaux, big data. Ce qui conduit à pointer encore une fois l'accès difficile aux financements. Enfin, si peu d'éditeurs recourent encore aux marchés financiers, ceux qui l'ont fait ont enregistré un rattrapage sur leur cours de bourse, note Pierre Marty, de l'ordre de 27% en moyenne en 2012.

(*) Global Software Leaders
(**) Une progression très inférieure à celle évaluée par Truffle 100 France