Les bornes WiFi installées dans les bibliothèques parisiennes seront bientôt toutes de nouveau fonctionnelles. Le Comité Hygiène et Sécurité (CHS) de la Direction des affaires culturelles (DAC) de la capitale vient en effet de décider de rebrancher les points d'accès désactivés depuis novembre 2007. A l'époque, plusieurs agents municipaux s'étaient plaints de maux de tête et autres troubles liés, selon eux, aux ondes électromagnétiques liées au WiFi. Le mois dernier, la Mairie de Paris publiait pourtant les conclusions d'une expertise selon lesquelles « les niveaux [électromagnétiques relevés dans les bibliothèques sont] 80 à 400 fois inférieurs au seuil réglementaire ». Ces chiffres sont cependant loin de convaincre une partie du personnel municipal, réunis en intersyndicale. « Nous pensons que les normes autorisées sont mauvaises car trop élevées. De plus, les relevés effectués par les experts mandatés par la Ville ne sont pas fiables : ils reposent sur l'extrapolation d'un procédé utilisé pour la mesure des émissions des antennes téléphoniques », explique Marie-Paul Sémel, responsable Supap-FSU et membre du CHS de la DAC. « Mais, puisque les normes sont respectées, alors la Mairie va rebrancher les bornes. Le fait qu'il y ait des gens malades ne semble poser aucun problème ». Les syndicalistes opposés dénonçant la nocivité des bornes WiFi n'ont cependant pas d'étude scientifique sur laquelle appuyer leurs doléances : la Ville a refusé d'entendre les experts qu'ils avaient contactés et les plaignants regrettent « ne pas avoir les moyens de faire réaliser une étude. » Pour la mise en place de zones blanches Selon les agents municipaux opposés à la remise en service des points d'accès, plusieurs de leurs collègues souffriraient d'hyper électrosensibilité. Problème : « cette pathologie n'est pas reconnue par la médecine française, comme c'est le cas en Grande-Bretagne ou en Suède », souligne Marie-Paul Sémel. Le risque serait alors que les symptômes - dont la plupart ont disparu après le moratoire décidé en novembre 2007 - réapparaissent avec le rebranchement des bornes. « Des personnes risquent au final d'être exclues du monde du travail », poursuit la responsable syndicale, qui estime à quarante le nombre d'agents municipaux affectés. L'intersyndicale semble finalement bien démunie dans son opposition. Elle réclame une nouvelle réunion du CHS mais, n'y détenant pas la majorité, ne se berce pas d'illusions quant à son utilité. Tout au plus, les syndicalistes espèrent « que soient préservés certains lieux, qu'au nom du principe de précaution des zones blanches soient mises en place. »