Lundi soir,, les utilisateurs de Twitter ont rapidement réagi aux deux explosions qui ont dévasté le marathon de Boston, mais l'évènement a également montré que les médias sociaux ne sont pas très fiables dans ce genre de circonstances.

Comme l'a fait remarquer Greg Sterling, analyste senior chez Opus Research « Twitter a rapidement fait circuler la nouvelle des explosions et s'est révélé un outil de communication utile pour les pouvoirs publics comme pour la police de Boston et les organisateurs du marathon ». Mais l'information diffusée sur les sites de médias sociaux peut également être discutable, voire tout simplement inexacte. Selon l'analyste, « c'est à double tranchant. D'une part, les médias sociaux permettent d'obtenir des informations plus rapidement, mais en même temps, ils peuvent aussi provoquer une certaine hystérie collective ».

Twitter, relais de fausses informations

Lundi après-midi, deux bombes ont explosé à moins de 100 mètres l'une de l'autre, à proximité de la ligne d'arrivée du marathon de Boston, tuant trois personnes et faisant plus de 170 blessés. Pour l'instant, les enquêteurs n'ont encore aucune piste, et dans sa déclaration, le président Barack Obama a dit qu'il ne savait pas encore si ces attentats étaient ou non des actes terroristes. Le microblog Twitter de la police de Bostonest un exemple de ce que les médias sociaux ont pu apporter de positif dans ces circonstances. Juste après les explosions, il a été mis à jour minute par minute, souvent pour indiquer quelles zones il fallait éviter, ou encore pour donner des informations sur l'endroit où étaient stationnées les forces de police. Mais Twitter a aussi diffusé de fausses informations. Comme cette nouvelle, qui a circulé rapidement, selon laquelle la police avait brouillé toutes les communications mobiles sur Boston pour empêcher le déclenchement à distance d'autres explosions. Mais celle-ci s'est finalement avérée fausse, ainsi que l'ont confirmé les opérateurs. D'autres nouvelles étaient franchement malveillantes. Comme celle-ci, émise par le compte Twitter @_BostonMarathon qui promettait de faire don de 1 dollar aux victimes de l'explosion chaque fois que son tweet serait relayé. Les utilisateurs ont vite remarqué que ce compte était un faux, rappelant que le véritable compte Twitter du marathon de Boston était @BostonMarathon.

« Ce genre d'auto régulation est peut-être l'un des meilleurs atouts des médias sociaux », a déclaré Karsten Weide, analyste chez IDC. Twitter peut servir de vecteur à beaucoup de contenus mensongers ou bidons, mais la nature du service fait que n'importe qui, peu importe sa position dans le média, a un tant soit peu la capacité de vérifier les faits. Néanmoins, si Twitter se montre très efficace pour diffuser des nouvelles rapidement, certains estiment que sa valeur diminue avec le temps après un événement. « Twitter est très bon dans les cinq premières minutes après une catastrophe, mais désastreux les douze heures suivantes », a déclaré un utilisateur de Twitter, dont le commentaire a été largement retweeté.

Quid de la vie privée des victimes


Twitter a véhiculé plusieurs photos de victimes après les explosions, montrant les trottoirs ensanglantés et des personnes avec de graves blessures dans les rues. L'une d'elles a instamment dit aux utilisateurs qu'ils feraient mieux de donner un coup de main au lieu de mettre en ligne des photos des victimes. Certes, savoir quelles informations sont utiles et lesquelles dépassent les limites de la décence ou du bon goût est une appréciation très personnelle. « Il n'y a pas de normes vraiment claires quant à l'usage des médias sociaux », a déclaré l'analyste d'Opus Research. « Et si l'événement se produit dans un espace public, il n'y a aucun moyen de stopper les informations qui dépassent les bornes ou celles qu'il vaudrait mieux ne pas diffuser », a estimé l'analyste d'IDC.

Assurément, pour beaucoup, Twitter, Facebook et d'autres sites de médias sociaux sont une source d'information utile pour se tenir au courant des événements. Comme il y a deux ans, après le tremblement de terre au Japon, Google a mis en place un service d'aide en ligne aux victimes, Person Finder, pour aider les gens à retrouver amis et proches après l'incident. Sans surprise, « la récurrence du hashtag #bostonmarathon est montée en flèche presque immédiatement après les attentats », a déclaré Hashtags.org, et les références à « Boston » ont explosé sur Facebook, comme l'a rapporté la société d'analyse Topsy.