Une dizaine de pages d'éloges signés des plus grands patrons mondiaux (ceux de Renault-Nissan, PepsiCo, Xerox...) en début d'ouvrage, une préface du patron d'Unilever et une introduction à l'édition française par la PDG d'Auchan devraient suffire à convaincre que la démarche proposée dans Innovation frugale est intéressante. Les co-auteurs sont aussi ceux de L'innovation Jugaadaux thèmes très proches. Dans les deux ouvrages, il s'agit d'innover sans se ruiner pour assurer son plein succès.

Après un chapitre introductif sur les raisons de la stratégie d'innovation frugale, chaque chapitre présente un des six principes de l'innovation frugale, une démarche itérative, ouverte et collaborative, avant un dernier chapitre sur le développement de la culture frugale et une conclusion. Au contraire du premier ouvrage de 2013, L'innovation Jugaad, il ne s'agit plus ici de lancer quelques principes à partir de l'expérience de quelques pionniers et des travaux d'une équipe universitaire. Nous passons ici dans l'échelle industrielle et les acteurs importants, comme l'aventure de la création de la marque Dacia par Renault.

Le paradoxe à résoudre est simple à exprimer : répondre à une soif croissante d'innovation dans un monde où les ressources de tous types sont de plus en plus rares. Il faut donc, selon les mots de Paul Polman, PDG d'Unilever, transformer « l'ère de l'austérité » en « ère des opportunités ». Les exemples étudiés sont nombreux, de la SNCF à Accor en passant par des acteurs internationaux comme Saatchi & Saatchi ou Unilever.

Le texte est agréable à lire. Et la démarche est toujours pragmatique, sans grandes envolées lyrico théoriques ou concepts étranges.