Avec une note de 6,6 sur 10, la place accordée à l'innovation dans les entreprises est nettement inférieure à celle de la productivité (7,9), de la réactivité (8,3) et plus encore de la qualité (8,6). Tel est l'un des enseignements du 3ème  baromètre de l'Innovation 2014 réalisé par Grenoble Ecole de Management et l'Institut de sondage IFOP. Toutefois, même si cette moyenne est en léger recul par rapport à 2013, c'est signe que l'innovation est considérée par les dirigeants d'entreprise comme un moyen au service de cette performance et non comme une fin en soi.  Cette année, 76 % des entreprises allouent des moyens spécifiques à l'innovation (- 5 points en un an), à hauteur de  55% dans les  produits et services, comme dans les processus et outils de management. Suivent,  la  découverte de nouveaux besoins ou marchés (47 %)  et la diffusion rapide de l'innovation sur les marchés de masse établis (29 %).

Un taux de transformation jugé satisfaisant


L'étude révèle également que 30 % des chefs d'entreprise interrogés ne consacrent aucune part fixe de leur chiffre d'affaires à l'innovation, ce score atteignant 39 % dans les structures de 10 à 19 salariés. En moyenne, 5,3% du montant des ventes sont attribués à la recherche et au développement, un chiffre en recul de 1,2 point en un an. Pourtant, 2/3 des dirigeants jugent satisfaisant le taux de transformation des idées en innovations au cours des 18 derniers mois. En effet, ils sont également 76 % à juger que l'innovation a un impact significatif sur la croissance et le développement de leur société, et même très important pour 28 % d'entre eux. Ce score est toutefois en diminution de 8 points au global par rapport à 2013, et de 12 points parmi les interviewés percevant des bénéfices très importants.

Cap sur les recrutements


Seuls 35 % des dirigeants ont mis en place un système de suivi et d'évaluation de l'innovation au sein de leur entreprise (- 5 points par rapport à 2013). Cette pratique se retrouve davantage dans les structures de plus de 100 salariés (55 %) et dans les services aux entreprises (48 %). Mais, lorsqu'il  existe, ce dispositif est jugé satisfaisant par 89 % des interviewés (+8 points). Ce 3ème baromètre indique également que 46 % des entreprises considèrent qu'il est  nécessaire de recruter ou de développer des compétences managériales spécifiques pour favoriser l'innovation (contre 43 % en 2013). C'est même la priorité des fonctions commerciales et marketing (73 % soit + 3 points qu'en 2013), R&D (72 % soit - 8 points qu'en 2013), et qualité (70 %, soit - 7 points qu'en 2013).

Enfin le concept des villes « intelligentes (Smart City)  est encore très émergent et flou pour les entreprises interrogées par GEM et l'Ifop. 27 % déclarent en avoir déjà entendu parler, dont 3% seulement savent précisément ce qu'il recouvre. La connaissance de ce domaine est plus élevée dans les services aux entreprises (35 %), secteurs les plus concernés à court et moyen terme par ces nouveaux marchés.