En 2007, pour la première édition de son baromètre du cloud, le cabinet Markess parlait essentiellement du SaaS. Une activité traitée par les directions métiers. Aujourd'hui, le marché compte plusieurs segments et sous-segments, la progression  vient surtout des infrastructures, du IaaS, un secteur où les DSI ont davantage le pouvoir de décision.

Globalement, le marché du cloud computing représente en France 5,9 milliards d'euros pour 2015, répartis aujourd'hui entre les DSI et les métiers.  Ce chiffre global, multiplié par 6 en 10 ans, se décompose entre les applications (SaaS), 57% du marché, les infrastructures (IaaS), 35%. Cette partie infrastructures est passée de 5 à 35% du marché français du cloud computing en dix ans.

500 M€ pour le PaaS en France

On voit émerger un troisième secteur, la plateforme d'intégration (PaaS) pour connecter toutes ces solutions. Le PaaS a vraiment pris de l'importance en 2016 avec près de 500 millions d'euros de chiffre d'affaires en France. Il va connaître une croissance à deux chiffres alors que le SaaS est déjà à 3 milliards d'euros, c'est un marché arrivé à maturité qui va sans doute connaître une décélération. 

« D'autres évolutions se dessinent, analyse Sylvie Chauvin, Présidente du cabinet Markess, dans les deux ans à venir de nouveaux segments vont prendre de l'essor comme le DaaS, Desktop as a service. Et il y aura un besoin supplémentaire en ressources de stockage et d'hébergement de sites web et d'applications. On observe surtout deux sujets qui nous interpellent. D'abord, quand on parle de marché français du cloud computing, on se retrouve avec certaines applications qui sont facturées d'Australie, des Etats-Unis ou d'Irlande. C'est ce que nous vivons dans notre cabinet d'études avec  nos différentes applications : mailing, sondages etc... » 

20% des logiciels et services en 2020

Quand on comptabilise le marché français du cloud computing, il faut donc tenir compte des acteurs qui n'ont pas forcément leurs bureaux en France, mais facturent depuis l'étranger leurs clients français. Le marché adressable c'est 5,9 milliards d'euros, amis une part importante de ces acteurs n'est pas forcément identifiable par le secteur. Deuxième point important pour Sylvie Chauvin, ce marché adressable du cloud a commencé à grignoter le marché global des logiciels et services (52 milliards d'euros en France en 2015), son poids devient de plus en plus important.  De 2,4% du marché des logiciels et services en 2007, il est passé à 12% aujourd'hui et pourrait se situer aux alentours de 20% en 2020.