L'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) vient de publier une inquiétante étude sur la pénétration du très haut débit en France. « Le nombre d'accès en fibre optique représente 7% de l'ensemble des accès souscrits par les entreprises, contre 16% chez les particuliers », dénonce l'Arcep dans son étude.

Si les grands groupes sont à peu près tous équipés, ce n'est pas le cas des TPE/PME. Or leur équipement numérique est un enjeu majeur de compétitivité économique comme le souligne l'Arcep. Ajoutons que les échanges numériques entre TPE/PME et grands groupes, base de leur collaboration actuelle, sont singulièrement facilités par une connexion très haut débit.

L'Arcep attend son Robin des Bois du Très Haut Débit Professionnel

L'autorité administrative indépendante pointe les prix trop élevés des offres commerciales destinées aux entreprises. Elle dénonce un duopole de fait entre Orange (environ 70 % du marché) et SFR (environ 20%). Elle espère surtout l'émergence d'un nouvel acteur qui, à la manière de Free pour les particuliers, casserait les prix en assurant un service tel qu'attendu par les clients professionnels. L'Arcept rappelle que le tiers des revenus des opérateurs télécoms français est lié au marché professionnel (9,7 milliards d'euros en 2015).

Bien entendu, l'autorité n'a pas vocation à favoriser tel ou tel acteur. Mais elle communique sur ses espoirs concernant un trublion potentiel : Kosc Telecom. Yann De Prince, son président, avait créé en 2000 un opérateur pour professionnels à La Réunion, Mobius, revendu en 2014 à Altice. Mais, en 2016, Altice a dû se séparer du réseau de Complétel lors du rachat de SFR et de la disparition de la marque Complétel. Ce réseau propre de 20 000 kilomètres a été racheté par Kosc Telecom, créé fin 2015, dont l'actionnariat comprend OVH et la BPI. Mais les offres commerciales pour entreprises ne sont pas encore connues, Kosc Telecom n'ayant actuellement pour clients que des opérateurs de services.