(Source EuroTMT) Au-delà de ces constatations générales, le mérite de l'enquête sur la diffusion des TIC, réalisée conjointement par l'Arcep, le CGIET (Conseil général de l'industrie, de l'énergie et des technologies) et le Credoc, est de donner un panorama très complet des équipements - que ce soit en ordinateurs ou en téléphones (fixes et mobiles) - et d'examiner les usages selon l'âge et la catégorie socioprofessionnelle des utilisateurs. Cette étude étant la huitième du genre, elle permet de noter les évolutions dans le temps. Le fait marquant de ce cru 2010 est l'explosion des réseaux sociaux. En 2009, 23 % des Français surfaient sur Facebook, YouTube et autre LinkedIn. Ils sont désormais 36 %. Cela représente 7 millions de plus en un an. « C'est un phénomène unique dans les TIC depuis le boom du téléphone mobile au début des années 2000 » souligne Denis Rapone, membre du collège de l'Arcep. L'évolution est surtout sensible chez les 12-24 ans qui sont plus de 75 % à se connecter sur ces sites communautaires. Mais, hormis les plus de 70 ans (chez lesquels le taux de fréquentation est de 1%), toutes les autres catégories d'âge sont aussi de plus en plus nombreuses à se rendre sur les réseaux sociaux.

Un usage toujours plus fréquent d'Internet

Cet engouement contribue en partie à la hausse du taux d'utilisation d'internet. Plus d'un Français sur deux utilise internet tous les jours (contre 1 sur 3, il y a cinq ans) et les personnes qui ont une connexion à leur domicile (soit 71 % de la population) passent désormais presque autant de temps sur la toile que devant leur télévision (respectivement 15 et 17 heures par semaine). La proportion étant même inversée chez les cadres (17 heures et 11 heures) et chez les 12-17 ans (16 heures et 14 heures). En termes d'équipement en ordinateurs, l'étude montre que les foyers où se trouvent des adolescents sont mieux équipés que les autres (même si le taux chez les personnes âgées est passé de 21 % à 28 % en un an), mais surtout que le multi-équipement (plusieurs ordinateurs) est de plus en plus fréquent (55 % de la population contre 43 % il y a un an).

Le marché de la téléphonie arrive à maturité

Concernant la téléphonie, la situation est plus stable : 70 % des Français possèdent au moins un téléphone fixe et un mobile. La proportion de personnes n'ayant qu'un mobile stagne à 12 % (après avoir atteint 16 % en 2005). Le remplacement du fixe par le mobile n'aura donc pas eu lieu. La faute aux tarifs des mobiles probablement. Ces chiffres mettent en avant le succès des box pour téléphoner (54 % des personnes contre 48 % en 2009). De son côté, le téléphone mobile est de plus en plus employé pour surfer sur Internet. Certes, ce n'est pas encore un usage généralisé puisque cela ne concerne que 15 % des possesseurs de téléphones mobiles, mais ils n'étaient que 7 %, il y a deux ans. En fait, pour beaucoup de Français, et surtout les jeunes, le mobile sert essentiellement à envoyer des SMS dont le succès, année après année, ne se dément pas : 57 SMS envoyés en moyenne par semaine en 2010, contre 30 en 2009 et 19 en 2008 !

Qualité de service toujours aux abonnés absents

Enfin, concernant la qualité de service, l'étude fait apparaître une insatisfaction importante tant pour les débits de l'Internet fixe que mobile : 44 % des Français estiment que leur connexion fixe n'est pas assez rapide contre 36 % en 2008 et 51 % des utilisateurs jugent insuffisant le débit de l'Internet mobile. Une préoccupation montante donc dans la population française, ce qui confirme aussi les enseignements de l'étude similaire (concernant l'Europe) publiée cet été par l'Union européenne. Les opérateurs savent maintenant ce qu'ils ont à faire.

Illustration : Benchmarks de Speedtest.net réalisés par les utilisateurs partout dans le monde. La France est 24ème en terme de débit ADSL derrière le Portugal et la Roumanie.