Selon le baromètre IT du cabinet AP Management, le marché français des fusions-acquisitions est reparti à la hausse en 2010 après deux années de baisse consécutives. Ce n'est pas tant le nombre d'opérations réalisées sur des sociétés de l'Hexagone, passé de 107 en 2009 à 119 l'an dernier, qui illustre le mieux cette conclusion. La donnée la plus probante réside plutôt dans le montant des chiffres d'affaires cumulés des entreprises rachetées qui s'est apprécié de 26% à 924 M€. Ce qui porte, pour 2010, le montant moyen des fusions et acquisitions à 7,7 M€ contre 7 M€ environ un an plus tôt.

Dans 82% des cas, les entreprises se font racheter par des sociétés de même nationalité. Leurs homologues européennes (britanniques et allemandes principalement) et d'Amérique du Nord ne représentent respectivement que 11% et 5% des acquéreurs. Autre constat, les sociétés rachetées sont en majorité des SSII (58% des cas), les éditeurs ne représentant donc que 42% des 119 fusions et acquisitions recensées par le baromètre IT d'AP Management. Cependant, le poids des éditeurs s'est renforcé puisque ils ne furent les cibles que de 40 transactions en 2009 contre 50 en 2010. C'est d'ailleurs en très grande partie grâce à eux que le nombre total des rachats de sociétés IT françaises a progressé en 2010. Reste que sur les 924 M€ de revenus cumulés que généraient les entreprises françaises acquises l'an dernier, 69% (638 M€) étaient réalisés par des SSII contre 31% (286 M€) par des éditeurs.

75% des rachats ciblent de sociétés  de moins de 7,5 M€ de CA


Preuve en est que ces derniers font l'objet de transactions d'un montant moindre (5,8 M€ en moyenne) que les SSII (9,3 M€). Mais qu'elles soient SSII ou éditeur, les entreprises rachetées sont en général de petites cibles. De fait, 75% des transactions réalisées en 2010 portaient sur des sociétés réalisant un chiffre d'affaires inférieur à 7,5 M€. En comparaison, 7% d'entre elles affichaient des revenus compris entre 7,5 et 15 M€, contre 15% pour celles ayant dégagé un volume d'activité compris entre 15 et 75 M€. Aucune société réalisant plus de 75 M€ de chiffre d'affaires n'a en revanche été acquise l'an dernier, tout comme ce fut le cas en 2008.

« L'an dernier restera comme un millésime de reprise pour les fusions-acquisitions. 2011 s'amorce sur une note d'optimisme avec un premier trimestre qui voit le retour des fonds de private equity sur le marché. L'appétit retrouvé des industriels, le rebond attendu des dépenses IT des grands comptes et, surtout, un regain de confiance et de visibilité », conclut Pierre-Yves Dargaud, le président d'AP Management.