Au mois d'août 2008, IDC France prévoyait 1,5% de croissance des budgets informatiques des entreprises françaises pour 2009. Un chiffre révisé au mois de novembre suivant. En plein déclenchement de la crise, la prévision tombait de 1,5 à 0,2% de croissance. Cette fois, le cabinet annonce -0,05%. La tendance est passée dans le rouge. « Plus de 50% des entreprises interrogées ne voient pas de sortie de crise avant fin 2010, nous explique Stéphane Krawczyk, consultant senior auteur de l'étude. Jusqu'alors on espérait que cette échéance serait plus rapprochée ». Elément fort de l'étude, l'informatique est le deuxième poste de dépense affecté dans les entreprises. Quand on sabre dans les budgets, à 50% c'est dans les frais généraux, mais derrière, dans 35% des cas, la hache tombe sur l'informatique. A égalité avec les transports et les déplacements. Manifestement, certains budgets informatiques sont faciles à remettre en cause, essentiellement les renouvellements de matériels. Mais ce n'est qu'une solution à court terme, rapidement les parcs à renouveler devront l'être sous peine de toucher au système d'information lui-même. Une hypothèse à vérifier dans les prochains baromètres. Actuellement, les entreprises ont deux armes principales pour réduire leurs budgets informatiques : repousser des projets ou des renouvellements de contrats ou de parcs, ou bien entamer la renégociation à la baisse des contrats. L'étude montre également une répartition des entreprises en trois catégories d'inégale importance. 45% des entreprises déclarent ne pas modifier leurs budgets informatiques 2009 par rapport à ceux de 2008. 35% envisagent une baisse comprise entre 5 et 10% (39% de ces 35% prévoyant une baisse de plus de 10% de leurs budgets). 22% conservent un relatif optimisme et envisagent des budgets en hausse (39% de ces 22% envisagent même une croissance de plus de 10%). Les projets d'investissements phares de 2009 seraient : les applications métiers, les logiciels de sécurité, la refonte des architectures télécoms. Les plus touchées sont également les applications métiers et les architectures télécoms, mais aussi la BI et les applications collaboratives. Comment les fournisseurs vont-ils recevoir ces chiffres ? On peut noter qu'au 1er trimestre, tous se sont efforcés de souligner que les reports de budgets, fréquents, ne signifiaient pas des annulations. La tendance montrée par IDC pourrait les inciter à relativiser leur optimisme. Chaque trimestre, le baromètre d'IDC France permettra en tout cas de mesurer le moral des DSI et de donner une idée de celui de leurs prestataires. (*) C'est le « baromètre entreprise France », basé sur l'interview de 400 entreprises, réalisée pour cette édition en février et mars. Des entreprises de trois tailles : 100 à 200 salariés, 200 à 500, 500 et +.