C'est donc par la presse, dans une interview au Figaro, qu'Eric Besson, ministre en charge de l'économie numérique a lancé le coup d'envoi de l'attribution des licences de téléphonie mobile de quatrième génération, appelée aussi très haut débit mobile. Les opérateurs de téléphonie mobile attendaient une clarification du calendrier, mais également une orientation de la redevance à payer. Si sur le premier point, il n'y a pas de surprises avec un avis de la Commission Consultative des Communications Electroniques, les dépôts des candidatures en septembre auprès de l'ARCEP et les attributions se feront en octobre-novembre.

Par contre sur l'aspect financier, Eric Besson a augmenté les attentes de l'Etat pour atteindre au minimum 2,5 milliards d'euros. « La somme des prix de réserve des différents lots est de 2,5 milliards d'euros, dont 1,8 milliard pour les fréquences de 800 mégahertz et 700 millions pour les fréquences de 2,67 gigahertz » précise le ministre dans l'interview. Les opérateurs voient donc la note grimper, eux qui bataillaient contre l'estimation de 1,85 milliard d'euros de la Commission des participations et des transferts. Eric Besson a défendu cette somme, « ces prix correspondent à ceux pratiqués pour ces mêmes fréquences en Suède, en Allemagne et aux Etats-Unis. La France ne doit pas brader ses fréquences ».

Une volonté d'une plus grande concurrence


Les deux bandes de fréquences (issues de l'extinction du signal analogique de la TV prévue le 30 novembre prochain) ont été découpées en lot, devraient favoriser l'arrivée de nouveaux acteurs dans la téléphonie mobile selon le ministre. Ce dernier indique avoir reçu plusieurs marques d'intérêt sur ces fréquences. Dans les dossiers de candidatures, une attention particulière sera portée sur les obligations de couverture (99,6% de la population en 15 ans), sur la mutualisation des infrastructures (pour éviter la fracture numérique du territoire), mais également sur les clauses commerciales vis-à-vis des MVNO (opérateurs mobiles privés virtuels).  Le gouvernement a indiqué également qu'un opérateur ne pourrait pas obtenir plus de 50% des fréquences. Cela répond aux inquiétudes d'Iliad et d'autres opérateurs qui s'effrayaient du risque de voir France Telecom préempter une grande partie de ces fréquences.