Olivier Bouderand, Président du 3SCI (Syndicat des Sociétés de Services et des Conseils en Informatique), est le premier à le reconnaître : « Les résultats qui portent sur le second semestre 2011 sont un peu une surprise pour nous tous. D'une part, les résultats sont bons. D'autre part, le moral l'est aussi pour 80% des répondants en ce qui concerne 2012. Il nous est difficile de parler d'une sinistrose dans ce contexte ».

Cette enquête confirme pourtant que la filière IT connaît un décalage certain par rapport aux autres secteurs de l'économie française. C'est vrai en ce qui concerne la diminution du nombre de défaillances d'entreprises ou les investissements en marketing. Il serait absurde d'affirmer que tous les acteurs de ce marché vont bien, puisque cela n'a jamais été le cas, mais force est de constater que la multiplication de nouvelles niches dites « porteuses » fait plus que compenser les reculs enregistrés ailleurs.

Des chiffres éloquents

La première surprise vient de l'évolution des rapports entre les professionnels de l'informatique et leurs fournisseurs. Dans près de 9 cas sur 10, le niveau des encours ou les délais de paiement accordés n'ont pas bougé. Le marché informatique français semble donc se moquer de la perte du « triple A ». La seconde surprise concerne les chiffres d'affaires : où sont les baisses ? Moins de 20% des répondants affichent un recul de leur CA au second semestre 2011 par rapport à la même période de 2010. Mieux, 67% affirment que le chiffre d'affaires 2011 a été supérieur à celui de 2010.

Sans surprise, le principal problème est lié au regard que l'extérieur porte sur la filière IT et en premier lieu au jugement des banques, plus frileuses que jamais. Ainsi selon l'étude du 3SCI, seuls 17% des répondants ont demandé des encours bancaires au second semestre 2011. C'était une mauvaise idée : dans quatre cas sur cinq, ces encours ont été refusés.
Mais comme l'indique l'enquête citée plus haut sur les défaillances d'entreprises, les banques peuvent faire preuve d'un certain cynisme en la matière : si votre clientèle est principalement composée de grandes banques et que vous avez de belles références dans ce domaine, il ne faut pas penser que cet argument doit être mis en tête de liste. Les banques sont ont effet les premières à savoir que leurs investissements vont diminuer en 2012 et le fait de les avoir pour clients ne risque pas de les convaincre de vous prêter davantage...
La conclusion de l'enquête concerne les prévisions pour 2012. Quelle part des répondants estime que l'année 2012 sera « mauvaise » ou « très mauvaise » ? 14% ! Pourquoi seulement 14% ? « Peut-être que les répondants sont d'incorrigibles optimistes, ou peut-être que le secteur IT est plus dynamique qu'on veut bien le dire », conclut Olivier Bouderand.