Oséo a réuni le 16 mars dernier les membres d'Oséo Excellence, en présence du Président de la République. Auparavant, un sondage, auquel 65% des 2 000 membres d'Oséo Excellence ont répondu, avait pris la mesure de leurs attentes. Douze thèmes leur étaient proposés, sur lesquels les chefs d'entreprise devaient voter et désigner le « hit parade » de leurs préoccupations.

Arrive largement en tête, pour 65% des répondants, la baisse des coûts du travail. Le deuxième critère n'arrivant qu'à 45%, c'est un véritable plébiscite en faveur de la réduction des charges sociales qu'annonce ce sondage. Les répondants voient dans l'allègement des coûts du travail plusieurs avantages : une amélioration de leur compétitivité et une plus grande stabilité des emplois en période de transition. Ils verraient d'un bon oeil une exonération de cotisation sociale pour l'embauche de jeunes, sur deux ans, ou bien la création d'un crédit d'impôt embauche, toujours pour favoriser l'entrée des jeunes talents dans le monde du travail.

Derrière cette revendication n°1, on trouve deux grandes séries de demandes, l'une a trait aux aides ou contraintes publiques, l'autre porte sur les questions de financement.

Des règles qui changent chaque jour

Les patrons interrogés demandent à l'Etat d'agir plus judicieusement et de simplifier ses procédures. C'est particulièrement net dans le sondage. Avec 45% des voix et en deuxième position, on trouve en effet le sujet  « aides publiques à l'innovation ». Des aides comme (**) le CIR, le JEI, les FCPI sont particulièrement mises en avant et prouvent l'efficacité de la puissance publique. Inversement, à 38%, les sondés citent comme revendication la réduction de l'impôt sur les sociétés (sur les résultats reportés), à 38% toujours, les entrepreneurs veulent une règlementation plus stable (que ce soit en matière fiscale ou dans la législation du travail). Ils ont l'impression que les règles changent chaque jour.

Dans le même ordre d'idées, ils semblent également désarçonnés devant la course d'obstacles que représentent les franchissements de seuil. Quand on développe son entreprise rapidement, il faut intégrer les étapes 10, 50, 100 salariés avec, à chaque fois, son lot de déclarations et d'imputations diverses. Dans le même registre, les traitements administratifs et fiscaux sont fréquemment cités. Un seul paiement serait le bienvenu, comme en Angleterre, où un seul prélèvement assure la taxe professionnelle, la taxe foncière, la taxe d'apprentissage et l'imposition forfaitaire annuelle. Une fiche de paye simplifiée (5 lignes maxi !) serait également une vraie innovation.

Viennent ensuite, dans la hiérarchie des priorités, les critères financiers. A 32%, les sondés souhaitent que l'épargne publique soit mieux orientée vers les entreprises. 18% d'entre eux veulent des établissements financiers qui soutiennent leurs projets, le même pourcentage réclame des soutiens publics pour conquérir de nouveaux marchés, 16% demandent des quasi fonds propres.

Crédit photo D.R.