Pour la troisième fois depuis début avril, les salariés de Fujitsu Technology Solutions France se sont réunis mercredi 6 mai en assemblée générale alors que les élus du comité d'entreprise se rencontraient de leur côté. Au coeur des débats, la suppression de deux tiers des postes en France (sur 170 salariés), annoncée le 1er avril. Les employés de FTS se sont mobilisés pour créer le Collectif de salariés FTS, insatisfaits de l'action de leurs représentants. Ils ont également mandaté un avocat spécialisé pour éplucher le plan social présenté par la direction. Hier, l'huissier mandaté par le collectif salarial a également déposé une assignation en justice auprès de la direction de Fujitsu France. Selon les représentants syndicaux (CFTC, CGT) et le collectif, le plan proposé par Fujitsu ne respecte pas la législation française (conditions de départ jugées insuffisantes) et comporte plusieurs incohérences avec la stratégie même du groupe. « Le plan en cours concerne la branche FTS de Fujitsu (anciennement Fujitsu Siemens Computer), mais étant donné les doublons qui existent entre ce pôle et celui de Fujitsu Services, il paraît évident que les deux seront touchés. Cette restructuration videra donc Fujitsu de compétences clés », indique un délégué syndical. Fujitsu prévoit par ailleurs la réorientation complète de sa stratégie commerciale. La France devrait se concentrer uniquement sur les PC moyen et haut de gammes, un secteur peu générateur d'image, de services et de marge. D'autres pays touchés par la réorganisation du groupe ont également manifesté leur inquiétude (Italie, Belgique, Allemagne, Hollande). Selon les syndicats, il n'est pas impossible que les salariés se regroupent pour mettre en place des actions au niveau européen.