Le concours de Texas Instruments (TI) s'inscrit dans le cadre du projet Moonshot initié par HP pour développer et construire des serveurs basse consommation intégrant soit des processeurs Intel Atom, soit des puces ARM. HP prévoit de commercialiser ces serveurs à base de puces ARM au deuxième trimestre de cette année. Ceux-ci sont actuellement testés dans les laboratoires de HP par des clients sélectionnés.

Comme l'a expliqué le fabricant, le produit est basé sur un pack de puces TI - aussi appelé système sur puce (System-On-Chip ou SoC) - comprenant un processeur 32 bits ARM Cortex-A15 quad-core à 1,4 GHz, c'est-à-dire la plus récente architecture du Britannique. Lors du Mobile World Congress (MWC) qui s'est tenu la semaine dernière à Barcelone, on a pu voir des prototypes de tablette et de smartphone équipés avec ce design. Le pack processeur Keystone II de TI comprendra également des noyaux pour le traitement des données réseaux et I/O, un peu comme le pack de puces serveurs proposé par Calxeda, également basé sur un processeur ARM. À noter que HP a également testé la puce EnergyCore de Calxeda dans le cadre de son projet Moonshot.

Dell et AMD également sur les rangs

« En associant la nouvelle architecture KeyStone II avec HP Moonshot, nous pouvons proposer un système intégré, optimisé pour la haute performance, et peu gourmand en énergie, pour traiter des charges de travail de télécommunications à grande échelle et en temps réel dans le cloud ou de façon traditionnelle », a écrit dans un blog Tim Wesselman, directeur senior de l'HyperScale Business Unit de HP, en charge de la stratégie de l'écosystème. Des entreprises comme Google, Facebook et Amazon achètent des milliers de serveurs pour gérer leurs transactions Internet, et l'intérêt de disposer de serveurs intégrant des processeurs ARM basse consommation ne cesse de croitre. Certains pensent en effet que les puces ARM apportent une solution plus économique sur le plan énergétique pour gérer d'importants volumes de requêtes dans le domaine de la recherche Internet et des réseaux sociaux. Des entreprises comme Dell ont aussi commencé à expérimenter ce type de serveurs et AMD a annoncé qu'elle proposerait des serveurs SeaMicro sur base ARM à l'avenir.

Actuellement, la plupart des serveurs disponibles sur le marché sont équipés de processeurs x86, essentiellement des puces Intel Xeon ou AMD Opteron, considérés comme plus rapides que les solutions ARM, notamment pour faire tourner des bases de données. Mais ces serveurs sont aussi plus gourmands en énergie. Comme alternative à la puce Xeon d'Intel, HP cherche aussi à mettre au point un serveur basé sur le processeur basse énergie Atom d'Intel, nom de code Centerton dans le cadre du projet Moonshot.

Les puces ARM 64 bits arrivent

Cette annonce marque l'entrée inattendue de Texas Instruments sur le marché des serveurs ARM qui semblait avoir abandonné le marché à des rivaux comme Qualcomm et Nvidia. En effet, à la fin de l'année dernière, le fondeur avait déclaré qu'il consacrerait moins d'effort au développement de puces basse énergie pour smartphones et tablettes, pour se concentrer davantage au marché des systèmes embarqués et des microcontrôleurs. Néanmoins, les puces de Texas Instrument équipent encore certains terminaux mobiles, en particulier la dernière tablette Kindle Fire d'Amazon.

La plupart des processeurs ARM actuels sont 32 bits, mais selon le concepteur, les premiers serveurs intégrant des processeurs 64 bits seront disponibles dès l'an prochain. Plusieurs fabricants, comme AppliedMicro, Nvidia, Calxeda, Samsung et AMD, préparent des produits intégrant des puces serveur à architecture ARMv8 64 bits.