Si, l'an dernier, les Français ont envoyé plus d'un milliard de textos pour le Nouvel An (soit +21% sur un an), plusieurs opérateurs néerlandais ou suédois ont enregistré une baisse en volume des SMS échangés, parfois de plusieurs millions. La France pourrait suivre cette tendance. Pour la première fois dans l'Hexagone, le total de SMS a baissé de 3,7% au troisième trimestre de cette année comparé au deuxième, même si leur nombre reste en croissance de 21,4% par rapport à l'année précédente. Avec la généralisation des smartphones, connectés à internet et truffés d'applications, le SMS, qui fête ses 20 ans cette année, a pris un sérieux coup de vieux. Il a d'abord été concurrencé par les messageries instantanées des fabricants de téléphones, comme le BlackBerry Messenger (BBM), utilisé par 60 millions de possesseurs de BlackBerry dans le monde, ou les iMessages de l'iPhone.

Chater ou envoyer des voeux photos

D'autres systèmes de "communications unifiées" comme WhatsApp ou Viber, qui permettent, avec une seule et même application, de chater, d'envoyer une photo ou une vidéo à des personnes à l'autre bout du monde, connaissent un succès grandissant.

Ainsi, la célèbre application WhatsApp, qui a l'avantage d'être disponible sur quasiment tous les systèmes d'exploitation existants, d'Android (Google) à Windows Phone (Microsoft) en passant par iOS (Apple) et BlackBerry (Rim), revendiquait en août 10 milliards de messages transférés par jour dans le monde. Signe des temps, "je te whatsapp" est devenue une expression courante, comme on dit "je te textote" ou "je te SMS".

A la différence du SMS, tous ces systèmes ont la particularité de contourner le réseau téléphonique de l'opérateur en passant par internet. On dit alors qu'ils sont "Over the top" (OTT). Il en va de même pour les réseaux sociaux, comme Facebook ou Twitter, désormais accessibles partout grâce aux smartphones.

Des voeux panachés sur SMS ou Twitter

Preuve que la mobilité est le prochain terrain de bataille, Facebook a annoncé début décembre que son service de messagerie instantanée, Facebook Messenger, était désormais accessible à tous les utilisateurs de téléphone mobile sous Android, et non plus aux seuls abonnés de sa plateforme. Les autres systèmes d'exploitation devraient suivre.

Pour le géant de l'Internet, il s'agit de "construire une nouvelle version du SMS", selon Peter Deng, directeur des produits pour Facebook. L'utilisation de ce service - qui outre du texte permet aussi de partager des photos et vidéos - est possible sur tous les téléphones fonctionnant sous le système d'exploitation Android, qui équipe 72% des smartphones dans le monde. Pour autant, tous ces services ne signifient pas forcément la fin du SMS, qui devrait rester encore très utilisé le soir de la Saint-Sylvestre, même si la tendance au "panachage" gagne du terrain.

On souhaitera donc la bonne année à ses followers sur Twitter avec un tweet, à ses amis sur Facebook en une photo, à ses cousins outre-Atlantique via WhatsApp et à ses grands-parents par SMS. Ou vice-versa...