Après avoir fait le point sur les levées de fonds IT françaises qui ont marqué 2016 ainsi qu'un zoom sur les principaux rachats dans le secteur des nouvelles technologies qui ont émaillé l'année écoulée, la rédaction du Monde Informatique s'intéresse maintenant aux introductions en bourse qui vont marquer le secteur en 2017. Dans un contexte marqué par une chute de 42% du nombre d'IPO avec 89 mises sur le marché d'après le cabinet Renaissance Capital, le ciel des introductions en bourse pourrait bien se dégager cette année. 

Dans les starting-blocks de l'introduction en bourse depuis plus d'un an, l'éditeur Anaplan spécialisé dans la gestion et la prévision des ressources budgétaires en SaaS pourrait bien enfin la concrétiser cette année. Il faut dire que les ambitions de la société - et ses besoins en financement - vont croissants. En janvier dernier, Anaplan avait ainsi réalisé une levée de fonds de 90 millions de dollars et nommé un directeur financier grand habitué des sociétés cotées. Une arrivée qui a été suivie d'un départ, et pas n'importe lequel : celui de son CEO, Frédéric Laluyaux. Une mise à l'écart avant le grand saut ?

Le match Box Vs Dropbox bientôt en bourse ?

Le duel fratricide entre Box et Dropbox sur le front des solutions de sauvegarde et de collaboration dans le cloud va-t-il se poursuivre en bourse ? C'est bien possible. Après une tonitruante IPO début 2015, Box pourrait en effet être rapidement rejoint au Nasdaq par Dropbox. Après avoir levé 250 millions de dollars en 2014, Dropbox devrait en effet pousser la porte de la bourse. L'été dernier, des discussions ont ainsi été engagées avec des banques, étape incontournable pour les entreprises décidées à franchir le pas.

Porte-étendard du collaboratif nouvelle génération en entreprises, Slack apparait comme un candidat idéal pour une introduction en bourse. Valorisée 4 milliards de dollars, la start-up est parvenue à lever en avril dernier 200 millions de dollars, portant à 540 millions le montant total des fonds levés depuis sa création. En 2016, des rumeurs d'IPO avaient déjà fleuri mais il semble que le contexte boursier de la fin d'année - couplé aux résultats des élections présidentielles américaines ? - aient incité les dirigeants de cette société à prendre un peu plus leur temps. Après avoir un temps envisagé une IPO cette année, il se pourrait finalement que l'échéance soit finalement plus lointaine.

La secrète pépite Palantir utilisée par la CIA proche de l'IPO

Après avoir réalisé une levée de fonds géante de 880 millions de dollars fin 2015, Palantir spécialisée dans les technologies big data dédiées à l'intelligence économique et la détection des fraudes - la société compte parmi ses clients la CIA - pourrait bien réaliser son IPO. Un scenario loin d'être démenti par son co-fondateur, Alexander Karp, considérant au contraire sérieusement une introduction en bourse : « Assurément, la chose la plus simple à faire est de faire quelque chose comme une ouverture au public ». Fondée en 2004, Palantir a séduit de nombreuses institutions et gouvernements dans le monde pour les aider à traiter les données relatives à la surveillance des populations. En France, la DGSI est d'ailleurs un nouveau client, et a assuré que les données recueillies seront traitées par ses services et non l'éditeur américain...

MuleSoft, le frère ennemi d'Apigee - récemment racheté par Google après être lui-même passé par la case IPO - trouvera-t-il un nouvel élan de son développement grâce à une introduction en bourse ? Faisant partie des plus grands acteurs des solutions de gestion du cycle de vie des API, MuleSoft est parvenu à lever 128 millions de dollars en 2015 (avec notamment l'arrivée de ServiceNow). A ce stade, sa soif de croissance devrait l'amener à se lancer dans le grand bain d'une introduction en bourse prochainement. « Nous n'avons pas un grand désir de rester privé pendant longtemps », a fait savoir en juin dernier son CEO, Greg Schott.

Parmi les autres introductions en bourse qui pourraient survenir en 2017 - ou après - d'autres sociétés sont également susceptibles d'être concernées. On pense bien sûr à Uber, Snap, Pinterest mais également d'autres comme Cloudflare (CDN), Okta (gestion des identités), Unity Technologies (moteur graphique pour développement de jeux-vidéo), ForeScout (sécurité réseau), Sprinklr (gestion des réseaux sociaux) ou encore Stripe (paiement sur Internet).