Le PDG et fondateur d'Iliad, propriétaire de Free et Free Mobile, Xavier Niels a frappé un grand coup hier en France. En précisant que les opérateurs de téléphonie mobile prenaient leurs clients pour des "pigeons", il a dévoilé des forfaits sans engagement qui risquent bien de faire du tort à ses concurrents (Bouygues Telecom, SFR et Orange). Free Mobile propose donc désormais un forfait à 19,99 euros par mois sans engagement, voire même 15,99 euros par mois pour les abonnés à la FreeBox. Il comprend les appels illimités vers les fixes et/ou mobiles de 40 destinations (Europe et États-Unis), les SMS et MMS illimités, l'internet 3G jusqu'à 3Go (et un débit réduit au-delà), l'accès aux bornes FreeWiFi est également illimité. Concernant les tarifs de roaming voix et data à l'étranger, l'offre est aussi très alléchante avec 0,5 centime d'euros la minute aux USA, Japon et Australie par exemple. A ce prix, l'appareil n'est toutefois pas compris et il faudra par exemple débourser près de 20 euros par mois pendant 36 mois pour disposer d'un iPhone 4S.

Free Mobile a aussi conçu une offre pour les utilisateurs et les revenus modestes à 2 euros pas mois avec 60 minutes d'appels et 60 SMS par mois, avec des dépassements de forfait facturés 0,05 centime la minute et 0,01 centime le SMS supplémentaire. Ce forfait est même gratuit pour les clients de la FreeBox. Le site du nouvel opérateur est saturé depuis hier.

Des tarifs suisses incomparables Cette annonce n'a pas manqué de faire réagir en Suisse. Il faut dire que les offres qui pourraient lui être comparées des trois opérateurs sont nettement plus élevées: pour Orange, qui propose une offre sans téléphone, l'abonnement s'élève à 100 francs avec seulement 1 Go de données ; chez Sunrise, l'offre Sunrise sunflat 6sans téléphone se monte à 120 francs ; et pour Swisscom, qui ne propose pas d'offre sans téléphone, le tarif de l'abonnement Natel BeFree est à 169 francs (ou 129 francs pour les abonnés Vivo Tutto (TV, Internet, réseau fixe)). A noter que Swisscom réduit la vitesse de transmission des données si l'utilisateur dépasse 2 Go en un mois. Enfin les trois opérateurs exigent un engagement minimum de 12 mois.

Des offres incomparables sur tous les points

Sur la RSR, le porte-parole de Swisscom Christian Neuhaus a estimé que l'offre n'était pas comparable. Sur ce point, on ne peut qu'être d'accord avec lui mais probablement pas pour les mêmes raisons. Si le consommateurs suisses s'arrêtera sur le prix, Christian Neuhaus lui parle en terme de marché: «On ne peut pas comparer le marché français et le marché suisse parce que les règles y sont différentes. Tout cela a une répercussion sur les prix. Il faudra d'abord voir si cette offre est aussi alléchante qu'elle n'y paraît.» Il a rappelé que Free ne couvrait que 25 à 30 % de la population contre 99% pour Swisscom et que cette offre était pour le moment limitée à trois millions de clients. «Les clients suisses ont peut-être d'autres habitudes que les clients français. Au moment de renouveler leur abonnement, les clients veulent très souvent changer d'appareils. Ces appareils sont très fortement subventionnés et ce subventionnement à un coût.» Il rappelle par ailleurs que la concurrence est très vive en Suisse et que les prix ont déjà fortement baissé et que cela allait continuer.
Du côté des utilisateurs, les réactions sont aussi assez vives. Une page Facebook « Pour que Free vienne s'installer en Suisse » a déjà vu le jour. A 16h aujourd'hui, elle comptait déjà 240 fans.

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