Durant les vingt dernières années, les transformations des entreprises se sont accrues et ont eu lieu avec des rythmes de plus en plus soutenus. Désormais, une telle transformation a systématiquement un impact important sur les systèmes d'information (SI). Ceux-ci doivent donc s'adapter de plus en plus vite. C'est là le résultat majeur de l'étude menée conjointement par les cabinets PAC et Solucom.

A cette première transformation s'ajoute également des transformations internes aux SI. Ainsi, par exemple, en 2000, les SI de support représentaient 55% de la dépense informatique contre 45% pour les SI métier. Désormais, le rapport de force est inverse : 35% pour le support et 65% pour les métiers.

Le premier motif pour déclencher une transformation est évidemment d'affronter la concurrence (46% des répondants), devant l'internationalisation (31%), l'environnement économique (27%) et l'évolution du contexte réglementaire (19%). A ces quatre motifs correspondent trois grandes sortes de transformation : mouvements stratégiques (fusions-acquisitions, modification de business-model, restructurations...), évolution des processus métier et enfin évolutions techniques propres à la DSI. La répartition des transformations marque de nettes différences : 70% des projets sont liés à des mouvements stratégiques, 20% pour les évolutions métier et 40% pour les transformations techniques.

Comme on pouvait s'y attendre, 62% des projets de transformations techniques sont dus à une volonté de réduire les coûts (notamment en jouant sur les infrastructures et la rationalisation du parc applicatif), la qualité de service comme la performance du SI étant loin derrière avec 35%, l'alignement stratégique s'intercalant en deuxième position avec 54%.

La réussite toujours loin d'être garantie

Pour PAC et Solucom, la réussite des projets demeure une question critique. Un soutien indéfectible de la DG est un point essentiel, nécessaire mais pas suffisant. Il faudra également mettre en oeuvre un pilotage adapté qui n'a pas grand'chose à voir avec le pilotage des projets courants. Quatre modes semblent possibles au sein d'une « direction de programme » qui va faire agir les différentes unités au sein des directions impactées dans l'organisation : cohérence (50% des cas), coordination (27%), pilotage intégré (19%) et enfin l'équipe dédiée (4%).

Un des facteurs clés de succès sera, pour 64% des répondants, la gestion du changement. Sur une échelle de maturité, PAC et Solucom ont défini quatre stades : dialogue social, communication, GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, prise en compte par seulement 40% des DSI) et co-construction (attitude très minoritaire).

Mais, pour affirmer qu'un projet de transformation est réussi, encore faudrait-il être en mesure de mesurer cette réussite. Certains critères sont plus ou moins simples : mesure des économies faites au sein de la DSI (48% des répondants), livraison à l'heure (24%) et satisfaction des utilisateurs (24%). D'autres sont plus compliqués à mettre en oeuvre car nécessitant un travail préalable de définition et sont de fait moins utilisés : indicateurs clés de performance (KPI, 16%), performance métier (16%) et qualité de service améliorée (12%).