Même si les pieds et l'entraînement jouent leur rôle, de plus en plus de technologies animent les Marathon et contribuent à l'évolution d'une société numérique. Ce 7 avril, le Marathon de Paris en apportait la preuve. Schneider Electric, sponsor principal (*), a par exemple installé avec son partenaire Pavegen Systems des pavés-capteurs sur 25 mètres. Sous la foulée des coureurs (plus de 39 000), les pavés ont capté leur énergie, convertie en électricité et conservée dans une batterie. De telles expériences pourraient faire fonctionner l'éclairage public ou des panneaux d'information, à partir de l'énergie déployée par les citadins.

Directement liée à la course, le système de chronométrage installé depuis plusieurs années se renouvelle. Chaque coureur dispose sur son dossard d'un système de détection avec 2 bandelettes. Tous les 5 kilomètres, les coureurs passent sur un tapis capteur qui détecte la bandelette et enregistre le temps de passage. Au final, chaque coureur a son temps réel de course. Comme il faut 50 minutes pour que les 40 000 coureurs s'élancent, un système personnalisé est en effet nécessaire.

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Les systèmes de chronométrage individuels, basés sur des montres, sont également de plus en plus sophistiqués, permettant de vérifier ses temps de passage, ses informations  cardiaques, ses plans d'entraînement. Et on peut les partager sur les réseaux sociaux. Ces montres incluent des GPS, des cardio fréquence mètres, de la data et peuvent valoir quelques centaines d'euros.

L'équipement de base du coureur est également impacté par les technologies. Le textile depuis longtemps. Plus personne ne porte de maillot en coton, mais des vêtements techniques qui ne prennent pas la transpiration et sont isolants et « respirants ». Les chaussures sont les produits les plus techno après les montres (**). Chaque fabricant cherche à travailler l'amorti, pour blesser le moins possible, et le rebond. Adidas a frappé un grand coup avec sa Boost, révélation de l'automne. Une technologie dite « révolutionnaire » lancée à coup de buzz, d'événement festifs et de réseaux sociaux. Mais les autres fabricants ne sont pas en reste. Asics, sponsor du Marathon de Paris a lancé une édition spéciale pour cette compétition. Ces technologies, Boost pour Adidas et Trusstic ou Guidance pour Asics, sont déposées.

Acheter des tapis roulants

Notons que les magasins de sport spécialisés en running sont équipés d'appareils qui dessinent la morphologie du pied et en déduisent la chaussure la mieux adaptée. Et les coureurs, en plus de leur équipement, peuvent acheter des tapis roulants (400 à 800 euros) qui permettent de courir chez soi l'hiver en cas de verglas ou de grands froids.

Dernier sujet d'innovation, mais désormais commun à tous les sports, celui des boissons et éléments énergisants ou récupérateurs. Finalement, le seul élément qui reste traditionnel est celui des soins et des massages, indispensables pour réparer les inévitables petites blessures dues à un effort intense.

Curieuse compétition, l'une des seules à associer des pro et des semi pro (une quarantaine) à des amateurs (40 000). Ces derniers dépensent plus de 400 euros d'équipement par an en moyenne (hors frais d'inscription et certificat médical), d'où l'intérêt des sponsors et leur sens de l'innovation.

(*) Schneider Electric donne son nom à la course pour 4 ans
(**) un marathonien court environ 800 à 1 000 kilomètres par an, une paire de chaussure dure 2 à 3 000 kilomètres