La dernière enquête du Cinov-IT (*) comporte plusieurs indications fortes. D'abord, si la situation se dégrade, les chefs d'entreprise interrogés restent relativement optimistes pour 2013. La fin d'année a été rude, mais 2013 ne les effraie pas. Réputées fragiles, les TPE se veulent résilientes face à la crise. C'est le 1er enseignement. Deuxième indication, les écarts se creusent à l'intérieur de cette catégorie d'entreprises, de moins en moins homogène. Il n'y a plus de secteur des TPE IT, mais une moyenne et de grands écarts.

« Nos adhérents sont réactifs et ils ne subissent pas ce que représente la perte d'un gros contrat pour une SSI,  qui va par exemple se retrouver avec 200 consultants en inter-contrats, parce qu'un grand compte repousse un projet, analyse Olivier Bouderand, co-président du syndicat. « Je crois également que nos adhérents ont l'expérience de la direction d'entreprise, des crises et du client, ils peuvent compter sur du récurrent pour alimenter leur activité, c'est leur force. C'est pour cela qu'ils arrivent à passer entre les gouttes ».

Les encours fournisseurs n'ont pas bougé

Pourtant, la dégradation de la situation se vérifie dans les chiffres de l'enquête qui met d'abord en lumière les aspects financiers de l'activité. Par rapport au 2ème semestre 2011, les chefs d'entreprise interrogés indiquent que les encours fournisseurs n'ont pas bougé, à 90%, que les délais de paiement accordés par ces mêmes fournisseurs n'ont pas non plus bougé à 88%. Les fournisseurs ont été payés dans les mêmes temps, à 77%, moins vite dans 18% des cas. 5% ont payé plus vite !

De l'autre côté, celui des clients, ceux-ci ont payé moins facilement, mais très majoritairement, à 61% comme en 2011. En revanche, 25% ont constaté des paiements clients moins rapides, 6% beaucoup moins rapide. Il existe 8% d'adhérents du Cinov-It à connaître des paiements plus rapide ou beaucoup plus rapides !

Avec ces clients, le CA (S2 2012 / S2 2011) a augmenté dans 45% des cas, baissé pour 35%, est resté à l'identique dans 20%. Dans le détail, quand il a augmenté, ce CA l'a fait de 5%, pour 13% des répondants, de 10% pour  21% d'entre eux, de plus de 20% pour 12% d'entre eux. Et s'il a baissé, ce CA a baissé de 5% pour 11% des responsables interrogés, de 10% pour  8% du panel, de plus de 20% pour 16% d'entre eux. Preuve s'il en était besoin que les moyennes ont besoin d'être précisées, encadrées par des chiffres montrant les écarts entre différentes situations.

24% ont demandé des encours bancaires

La vraie pierre d'achoppement dans cette étude vient des relations avec les banques. A 49%, elles sont déclarées bonnes, à 21% moyennes, à 27% très bonnes. Mauvaises à 2% seulement et très mauvaises à 1%. Les relations sont jugées identiques depuis six mois. 4% seulement les voient dégradées. Les encours n'ont diminué que pour 9% des dirigeants interrogés. 24% en ont demandé au cours des six derniers mois, dans 91% des cas, ils ont été acceptés. Dans 45% des cas, une caution a été demandée.

Dernière notation et non des moindres, d'une enquête décidément très dense, les chefs d'entreprise interrogés ont embauché, dans 27% des cas, mais peu licencié, 5% seulement des réponses. Quand ils embauchent c'est à 80% en CDI, à 24% des techniciens, 24% également des développeurs,  21% des consultants formateurs, 16% des commerciaux, 10% des administratifs. 38% des chefs d'entreprise interrogés se déclarent prêts à embaucher au 1er semestre 2013, 4% seulement devraient licencier.

 (*) Enquête effectuée jusqu'alors par le 3SCI qui s'est marié avec CICF Informatique pour former Cinov-IT).