Plus de quinze ans après le début de l'aventure, Linus Torvalds travaille toujours sur son bébé : Linux. Et si cet employé de la Linux Foundation manque de temps pour écrire du code pour le noyau de Linux, il a toujours des idées bien précises sur l'avenir du système d'exploitation. Et notamment l'absence prochaine de version 3.0 : « Nous n'avons pas besoin d'une version 3.0. Nous avons été très bons pour introduire même d'assez grandes nouveautés sans toucher à la base du code de façon radicale, et sans casser de fonctions plus anciennes, » se réjouit Linus Torvalds. « Ceci ajouté à l'absence d'un quelconque département marketing [...] fait que nous améliorons juste ce que nous pouvons. Et que vous ne verrez pas de sitôt une campagne : Adoptez la version 3.0. » Cette vision explique notamment pourquoi l'ancien système « versionX.chiffre pair » pour un noyau stable / « versionX.chiffre impair » pour un noyau en développement a été abandonnée. A cela s'ajoute un timing trop long des cycles de développements. Les temps de production étaient si longs et se mesuraient en année, que les éditeurs commerciaux finissaient par ajouter du code en développement dans leurs distributions à base de noyau stable pour tenir compte des avancées techniques, poursuit Linus Torvalds. « Avec la version 2.6, le noyau de base est en bonne forme et nous avons suffisamment amélioré nos processus de développement pour ne pas revenir à l'ancien modèle de changement radical.» Un système toujours très communautaire Ce qui ne signifie pas, pour autant, que les noyaux expérimentaux (tels l'Alan Cox's kernel ou le Andrew Morton's kernel) ont disparu au profit d'un noyau officiellement supporté par Linus. Histoire de ne pas fermer la porte aux projets alternatifs. « Je ne pense pas que les déviations dans un projet soient mauvaises. C'est ainsi que beaucoup de développements sont réalisés. La majeure partie s'effectue au sein de « micro-déviations », [...], et c'est une bonne chose d'encourager l'expérimentation. A condition de rester dans un cadre amical. Si un noyau expérimental nous prouve qu'il va dans la bonne direction, nous n'avons aucun blocage psychologique à remplacer ou fusionner les codes. Et que le meilleur code gagne ! »