Spécialiste de la recherche d'images, LTU Technologies souhaite sortir de son pré carré, en misant sur les nouvelles possibilités offertes par les smartphones et leurs forfaits 3G. Alexandre Winter, cofondateur de la société et actuel dirigeant, imagine la possibilité suivante : vous parcourez un magazine, prenez en photo l'image accompagnant un article, et l'application sur votre mobile la transforme en URL, vous donnant accès à la page Web désignée par le magazine. Cela rappelle grandement ce qui est fait aujourd'hui avec les QR Codes (ou Mobile Tags), ces carrés noir et blanc (adoptés par certains sites, journaux ou afficheurs), ce que ne nie pas Alexandre Winter. « Les QR Codes et les codes barres ont sensibilisé le public au fait que ça fonctionne. Mais les gens aimeraient quelque chose de plus simple, plus naturel. » Chaque image de la base est associée à une URL Pour illustrer la chose, LTU a développé une application de démonstration. « Nous avons passé en revue des sites consacrés à la peinture, aux films, aux jeux vidéo, etc. Chaque objet de notre base correspond à une URL. Il vous suffit donc de prendre la photo, et l'application envoie le lien correspondant. Personnellement, je m'en sers pour le vin, on a intégré les deux grands sites de vins aux Etats-Unis. Pour un Français installé en Californie, c'est très compliqué de choisir du vin. Donc, je prends en photo l'étiquette, et je suis automatiquement dirigé vers la page Web. » L'application sera disponible sous peu, gratuitement, pour les iPhone. Une version pour Android est en cours de développement. Pour une entreprise dont l'essentiel de l'activité se situe dans le domaine institutionnel, il s'agit d'une diversification majeure. Mise sur le marché en 1999 par des chercheurs de l'Inria (dont Chahab Nastar, parti ensuite chez Business Objects), la technologie de LTU permet de retrouver des images similaires à une image témoin. Elle a d'abord servi - et sert encore - aux forces de l'ordre, dans le cadre d'enquêtes criminelles (pour détecter des similarités dans les images pédophiles, par exemple), pour retrouver des objets volés (une activité en pleine croissance, selon Alexandre Winter), etc. Une offre hébergée à partir de 500 euros, pour viser même les petits projets Pour séduire le plus grand nombre, LTU a décidé de revenir à la façon dont elle comptait commercialiser sa technologie à ses débuts : en mode hébergé - abandonné ensuite, car « les forces de l'ordre n'en étaient pas friandes ». Baptisée LTU Engine/ON demand, cette offre Saas (Software as a service) donne tout loisir à LTU de viser aussi bien les petits éditeurs d'applications que « des grands projets où le client préfère sous-traiter cette partie ». La tarification se fera en effet en fonction de la volumétrie de la base d'images et du nombre de requêtes, avec un tarif de départ à 500 euros par mois. En cas de succès, rien n'empêchera par ailleurs de rapatrier la technologie chez soi, pour une utilisation sous licence classique. Dans tous les cas, et si on excepte l'application de démonstration, LTU entend rester un fournisseur de technologie. Le public visé est donc bien les intégrateurs et les éditeurs, y compris dans le monde Open Source. LTU Technologies a sorti un premier module Open Source pour le gestionnaire de contenus Drupal, et d'autres sont en cours de développement. A noter que LTU, filiale depuis mars 2005 du groupe japonais Jastec, intervient au sein de Quaero, le projet européen pour mettre au point le moteur de recherche du futur.