Le 21 janvier 2015, lors d'une audition de Bernard Cazeneuve, ministre de l'intérieur, par la commission d'enquête parlementaire « surveillance des filières et individus djihadistes » créée en décembre 2014, les systèmes d'information du Ministère de l'Intérieur ont été un objet d'attention soutenue. Au sein de mesures très variées visant à soutenir la lutte contre le Djihadisme, le ministre de l'intérieur a annoncé un très important effort budgétaire en faveur des systèmes d'information des forces de l'ordre.

Les dysfonctionnements de ceux-ci ont été pointés au cours des affaires récentes, notamment lorsque des rapprochements d'informations contenues dans des systèmes différents n'ont pas pu être opérés. Les moyens mis à disposition des forces de l'ordre semblent, de plus, être sous-dimensionnés par rapport à ceux utilisés par les organisations terroristes désormais largement numérisées et présentes sur les réseaux sociaux. Bernard Cazeneuve a ainsi dénoncé « quinze ans de sous-investissement » dans les systèmes d'information des forces de police et de gendarmerie. Ces investissements profiteront bien sûr à l'ensemble de la lutte contre le crime, pas seulement à la lutte anti-terroriste.

Des moyens humains autant que matériels

Les investissements sont cependant d'abord humains. Par exemple, les 150 gendarmes en charge de la lutte contre la cybercriminalité verront leur effectif s'accroître de 60 gendarmes supplémentaires (+40%). En tout, 150 millions d'euros vont être débloqués pour accroître les effectifs qualifiés. Mais, surtout, ce sont 233 millions d'euros en crédits budgétaires qui vont être employés pour combler des failles dans l'organisation et les outils du Ministère. Sur cette somme considérable, 80 vont être directement consacrés à l'infrastructure informatique, notamment en matière de logiciels métier et d'outils d'interconnexion de fichiers. Enfin, les forces de l'ordre verront leur équipement numérique de terrain (PC, smartphones, tablettes...) accru. L'objectif déclaré est d'améliorer la communication entre les unités des forces de l'ordre.