Les juges fédéraux américains sont d'accord pour que les utilisateurs de Megaupload puissent récupérer leurs données...à condition d'en assurer la charge financière. C'est la position défendue par le gouvernement sur une affaire découlant de l'arrêt du site de partage de fichier Megaupload. En effet, au mois de mars dernier, l'Electronic Frontier Foundation a déposé une motion au nom d'un journaliste, Kyle Goodwin, qui a utilisé Megaupload pour stocker et partager des vidéos. Or le disque dur du journaliste s'est cassé et il a perdu l'accès à ses données avec la fermeture du site de partage de fichiers. Il demande donc à pouvoir récupérer ses fichiers.

La loi américaine spécifie que les tiers qui ont un intérêt peuvent réclamer leurs données sur des biens confisqués. Le gouvernement américain explique qu'il a procédé à une copie des données de Megaupload, mais que les serveurs physiques n'ont jamais été saisis. Les 1 103 serveurs du site de partage, qui stockent 28 Po de données, sont encore détenus par Carpathia Hosting, précise le gouvernement. La nuance est importante, car elle oriente les responsabilités financières. « L'accès aux documents n'est pas la question. S'il l'était, Mr Goodwin pourrait simplement embaucher un enquêteur pour récupérer sa propriété et rembourser Carpathia pour les coûts associés », explique le gouvernement.

Attaquer le site et l'hébergeur

L'administration ajoute que « le problème, c'est que le processus d'identification, la copie et l'envoi des données à M. Goodwin serait excessivement coûteux, et M. Goodwin demande au gouvernement, à Megaupload, à Carpathia, ou quelqu'un d'autre que lui-même, de supporter ce coût ». Il suggère à la partie civile que si Megaupload ou Carpathia n'ont pas respecté leur contrat, elle doit donc « poursuive les deux sociétés pour obtenir des compensations ». La gouvernement souhaite ainsi éviter d'autres requêtes qui pourraient s'avérer très coûteuses.

Cette déclaration intervient alors que les ayants-droits comme la MPAA, syndicat du cinéma américain, a assoupli sa position sur les demandes des utilisateurs de récupérer leurs fichiers sur Megaupload. Elle s'est déclarée favorable à cette récupération à l'exception des fichiers sous copyright. La question du coût financier reste le principal écueil. En effet, Carpathia explique que la conservation des serveurs lui coûte 9000 dollars par jour et que les fonds de Megaupload sont gelés. De l'autre côté, les ayants droits souhaitent la conservation des données comme preuve au cours du procès. La justice a été saisie pour savoir qui doit payer pour cela.