Dans un billet hargneux, l'un des principaux juristes de Microsoft allègue que Google a faussement prétendu que son service Google Apps for Government disposait d'une importante certification (en l'occurrence  la Fisma Federal Information Security Management Act). Les deux éditeurs se sont affrontés farouchement sur le terrain des applications destinés aux utilisateurs de l'administration et ont échangé des mots dans le cadre de plusieurs poursuites judiciaires l'an dernier.

Lundi dernier, Microsoft a déclaré que les documents juridiques relatifs à une plainte déposée par Google accusant le gouvernement de favoriser injustement la firme de Redmond avaient été descellés. Y figure un dossier du ministère de la Justice qui note que «malgré les affirmations de Google auprès d'un vaste auditoire, à savoir le procureur, le cabinet d'audit Government Accountability Office (GAO) et la Cour, il semble que Google Apps for Governement ne possède pas de certification Fisma ».

La Fisma a fixé un standard de sécurité très strict que les fournisseurs doivent s'engager à respecter. Or, sur son site web officiel, Google avait mis en avant cette certification de son service destiné aux administrations.

Une collaboration constante entre la GSA et Google

De son côté, la firme de Redmond a fait remarquer qu'une version du service Google Apps Premier était certifiée Fisma  Toutefois, le ministère de la Justice a expliqué, dans son dossier du mois de décembre, que Google Apps for Government était une version plus restrictive du service et que le processus de demande d'accréditation Fisma pour le produit était toujours en cours et sur le point d'être terminée.

Google a aussitôt riposté en affirmant que les deux services étaient  essentiellement les mêmes. « Nous n'avons pas voulu tromper ni le tribunal ni nos clients, », s'est défendu David Mihalchik, un porte-parole de la partie Enterprise de l'éditeur, dans un communiqué en réponse aux accusations de Microsoft. Il a précisé que son service avait reçu une autorisation de sécurité Fisma de la part de la General Services Administration en juillet 2010. « Google Apps for Gouvernment est le même système aux contrôles de sécurité renforcés qui va au-delà des exigences Fisma », a t-il ajouté. « Comme prévu, nous travaillons avec la GSA pour mettre constamment à jour notre documentation et y inclure d'autres améliorations. »

Des faits qui restent opaques

Microsoft a reconnu qu'il y avait deux aspects sur chacune de ces histoires, tout en ne perdant pas l'occasion  de critiquer la firme de Moutain View. «Lorsque j'ai découvert tout cela, j'ai d'abord pensé que peut-être quelque chose de positif pourrait sortir de ce procès contre Google », a estimé David Howard, l'un des principaux juristes de Microsoft dans un billet de blog.  « Pendant des mois, un certain nombre de personnes ont demandé plus de détails sur la certification Fisma de Google. « Pour être indulgent, en raison du manque de volonté de l'éditeur quant à apporter des réponses claires, je considère que les faits sont plutôt restés opaques. Ma seconde réaction a été de me demander à quoi Google pense lorsqu'il continue de prétendre que son service dispose de la certification Fisma, s'est interrogé l'homme de loi.  «Je ne prétends pas avoir toutes les réponses et je reconnais qu'il y a souvent deux aspects dans toute histoire », a t-il admis « Mais quel sont réellement les dessous cachés de l'histoire dans ce cas précis? »

Google et Microsoft sont tous deux  en concurrence dans la course aux gros contrats gouvernementaux. La firme de Moutain View a  été retenue pour fournir des services hébergés à la GSA ainsi qu'aux bureaux de Washington DC, et  d'Orlando. L'éditeur a également remporté un contrat de grande envergure avec la ville de Los Angeles, mais il a  du faire face à des retards de déploiement, en raison de problèmes de sécurité affectant les services de police. De son côté, Microsoft a remporté un contrat de grande ampleur avec l'administration américaine, à savoir l'USDA (service agricole) de New York, de même que des organismes administratifs en Californie et dans le  Minnesota. Mais, en décembre dernier, l'éditeur de Redmond avait essuyé des critiques en autorisant accidentellement l'accès et  le téléchargement de données commerciales appartenant à d'autres clients.