Microsoft a rejoint le projet visant à accélérer le développement des serveurs basés sur les processeurs ARM 64 bits. L'éditeur pourrait travailler au portage de produits comme Windows Server et Hyper-V sous ARM. Microsoft participera notamment à l'élaboration d'un cahier des charges pour faciliter la normalisation de la plate-forme serveur ARM. Les développeurs de logiciels pourront ainsi créer des produits pour la plateforme ARM avec l'assurance que leurs applications pourront tourner sur des serveurs de fabricants divers. Pragmatique, Microsoft a bien compris qu'il ne fallait pas laisser cette plate-forme au seul Linux...

Hier, lors de l'Open Compute Project Summit qui se tenait à San José (28-29 janvier), en Californie, d'autres entreprises se sont également associées à ce travail de standardisation, dont les développeurs Linux Red Hat, Suse et Canonical, les fabricants de serveurs Hewlett-Packard et Dell, et les concepteurs de processeurs AMD, AppliedMicro, Cavium et Texas Instruments. Citrix, qui propose l'hyperviseur Xen, a également rejoint le projet. La participation de Microsoft est intéressante : l'éditeur n'a pas directement évoqué le développement possible de versions ARM de son logiciel serveur, mais il propose déjà une version ARM de son système d'exploitation client pour tablettes, Windows RT.

Quel sera l'apport exact de Microsoft ? 

Selon ARM, la première version de la spécification, appelée Server Base System Architecture, est prête. « Nous pouvons confirmer que Microsoft participe au projet conduit par ARM autour du projet Server Base System Architecture. Cette contribution va dans le sens du travail permanent que nous menons avec les partenaires de l'industrie pour fournir à nos clients les solutions qu'ils attendent », a déclaré un porte-parole de Microsoft par courriel. Celui-ci a refusé de donner davantage de détails sur cette participation, et notamment, il n'a pas voulu dire si Microsoft développerait ou non des logiciels serveur pour les systèmes ARM.

L'élan autour des puces serveurs ARM, considérées comme une alternative basse consommation aux puces x86, plus adaptées aux traitements web et à l'analyse de données. Aujourd'hui, la plupart des logiciels développés pour ces systèmes sont Open Source. Un des points forts de la plate-forme est que le concepteur de puce britannique licencie son architecture processeur à de nombreuses entreprises (Apple, Samsung, Nvidia ou encore AMD), ce qui rend le marché des puces ARM très dynamique. Mais c'est aussi une source potentielle de fragmentation, de sorte que le concepteur doit veiller à un certain niveau de compatibilité sans empêcher les titulaires de licences d'apporter des innovations à ses puces. « Nos arbitrages consistent à équilibrer la standardisation sans freiner l'innovation ni limiter le choix », a déclaré Lakshmi Mandyam, directeur systèmes et écosystèmes serveurs chez ARM.

Quel hyperviseur pour les serveurs ARM ?

Le cahier des charges a pour but de répondre à cette contrainte. Il permet de fixer des exigences de base pour les systèmes sur puce (SOC) ARM, de sorte que si, par exemple, un fabricant de puces construit un SOC avec un accélérateur matériel particulier, le logiciel doit être en mesure d'en tirer profit. La spécification permet également de fixer les caractéristiques indispensables des hyperviseurs, par exemple, l'intégration des composants I/O dans les SOC ARM. « La question du déploiement est très importante, parce que les utilisateurs finaux qui déploient des centaines ou des milliers de serveurs ARM doivent pouvoir appliquer les correctifs et faire les mises à jour logicielles de manière unifiée et simple », a encore déclaré Lakshmi Mandyam.