Le premier Service Pack pour Windows HPC Server 2008 R2, sera livré avant la fin de l'année. Il permettra aux clients de connecter leurs systèmes informatiques haute performance situés sur site à Windows Azure, lequel apporte « une offre à la demande et des capacités pour des applications de calcul haute performance, » comme l'a précisé Microsoft. L'entreprise fournira aussi une ressource Azure pour les scientifiques qui n'ont pas besoin d'installer Windows HPC Server. Le service donnera la possibilité à la technologie BLAST utilisée par les scientifiques du National Center for Biotechnology Information travaillant dans la recherche sur le génome humain, de travailler sur Azure. Lors de la conférence SC10, la firme de Redmond doit d'ailleurs faire la démonstration de l'application NCBI BLAST sur Windows Azure, et montrer comment elle effectue 100 milliards de comparaisons de séquences de protéines sur son système.

Selon l'éditeur, l'intégration du nouveau Service Pack Windows HPC à Azure introduit une différence de taille entre son système et les systèmes comparables comme Elastic Compute Cloud d'Amazon : c'est le seul en effet à offrir possibilité de réaliser des calculs haute performance à la fois sur site et dans le service Cloud. « Amazon ou Google ne proposent pas de capacité de calcul sur site,» a déclare Bill Hilf, directeur général chargé de la technique informatique chez Microsoft. « C'est un avantage important en notre faveur », a t-il ajouté.

Le logiciel HPC est « simplement un répartiteur de tâche qui sait comment découper les charges et les distribuer à travers un ensemble de serveurs, » explique encore Bill Hilf. « L'intégration de Windows HPC Server à Azure permet au client d'un centre de calcul « de communiquer avec le système Windows Azure » et de choisir la manière dont il souhaite répartir la charge de travail entre les deux systèmes, » ajoute t-il. Cela a un sens pour les charges de travail qui présentent des pics importants en besoin de calculs mais temporaires.

Une initiative pas isolée


D'une certaine manière, Microsoft utilise le concept de « cloud-bursting, » c'est à dire la possibilité d'accéder automatiquement aux ressources informatiques du cloud quand les applications ont des besoin de puissance supplémentaire pour le traitement de leurs données, et l'applique au monde du calcul haute performance. « Cette demande pour le « cloud-bursting, » figurait en tête des attentes de nos clients HPC» a déclaré Bill Hilf.

En ce qui concerne NCBI BLAST, le directeur général fait remarquer que le code est dans le domaine public, mais affirme que la possibilité de réaliser des calculs BLAST sur le service Azure permettra aux scientifiques de lancer des quantités énormes de requêtes sans avoir à investir dans un matériel coûteux. « En plus du portage de BLAST dans Azure, Microsoft a développé des interfaces utilisateurs web afin de faciliter la mise en route des opérations de calculs, » a t-il fait savoir.

Le coût pour faire tourner BLAST sur Azure sera le même que pour exécuter n'importe quelle charge de travail. Plus le client utilise de la puissance de calcul, plus le prix augmente. Par exemple, la requête nécessaire à BLAST pour effectuer les 100 milliards de comparaisons, mobilisant 4 000 coeurs sur une période de six jours environ, a couté moins de 18 000 dollars. BLAST est la première application HPC offerte par Microsoft dans son service Azure, mais d'autres applications suivront, comme l'a déclaré le vendeur. Malgré l'absence d'autres offres spécifiques, Microsoft a indiqué que certains clients avaient déjà commencé à gérer leurs propres charges de travail HPC sur le cloud Azure.