Microsoft vient de publier une mise à jour pour Windows Phone. L'éditeur a corrigé un certain nombre de problèmes. Mais, il apporte aussi des nouveautés qui ont contrarié de nombreux utilisateurs. En premier lieu, Microsoft a décidé de ne plus informer les utilisateurs sur le calendrier de disponibilité de ses mises à jour, notamment la liste des vendeurs et des opérateurs qui assureront l'update et à quelle date ils l'appliqueront. Sur le blog de Windows Phone, il est ainsi indiqué que « cette semaine Microsoft a commencé à livrer la mise à jour 8107 de son système Windows Phone et que celle-ci est disponible pour de nombreux utilisateurs. » Le communiqué ajoute que « l'update est à la disposition de tous les opérateurs qui en font la demande, conformément au souci permanent de Microsoft d'assurer le support de Windows Phone. »

Cette dernière mise à jour comprend une série de correctifs de sécurité. La fonction « Me » dans le « People Hub » n'enverra plus d'informations aux points d'accès WiFi et aux antennes des relais mobiles situés à proximité, sauf si l'utilisateur autorise la fonction « Check in » qui permet l'accès aux données de localisation. La mise à jour abroge également un certain nombre de certificats numériques pour résoudre un problème de cryptage. Côté messagerie, la nouvelle version résout un souci de synchronisation avec Google Gmail. Elle corrige aussi un problème avec Exchange Server 2003 : désormais, quand l'utilisateur répond ou transfère un mail, le message d'origine est inclus dans le mail de réponse.

Mise à jour à la discrétion des opérateurs

La mise à jour comprend encore d'autres changements mineurs. Mais la nouveauté, celle qui a sans doute le plus attiré l'attention, concerne les modifications dans la manière dont les mises à jour seront livrées. En réalité cependant, rien n'a vraiment changé dans la manière dont Microsoft distribue ses updates. Comme pour Android, les mises à jour de Windows Phone sont soumises à la bonne volonté des fabricants de smartphones et des opérateurs de téléphonie mobile. Ceux-ci doivent donner leur aval avant l'application des mises à jour sur les terminaux Windows Phone. Comme l'a confirmé le porte-parole de Microsoft à notre confrère de PC World, la procédure de mise à jour fonctionne exactement comme avant. Mais le processus est tout simplement moins transparent et ne permet plus aux utilisateurs de savoir à quel moment ils pourront disposer de l'update.

Microsoft a fait un travail énorme pour développer une plate-forme mobile qui puisse se différencier de ses concurrents. Malheureusement, au moment du lancement, l'éditeur avait aussi voulu emprunter certaines choses pas forcément positives à iOS. Et aujourd'hui, alors que son OS mobile gagne en maturité, Microsoft semble vouloir s'inspirer d'Android pour faire « la mise à jour de ses smartphones et minimiser la fragmentation. » Mais l'approche de l'un ne convient pas forcément à l'autre. Pour ce qui est d'iOS, le système mobile d'Apple ne tourne que sur un type bien défini d'appareils, et le constructeur californien a conçu et contrôle l'ingénierie de son matériel. Il lui est donc plus facile de maintenir la cohérence de son OS. Mais les deux systèmes Windows Phone et Android sont installés sur un nombre très varié de terminaux et sont liés à un écosystème plus complexe. Tout cela nécessite une approche différente, notamment en ce qui concerne les mises à jour.

Et pourquoi ne pas faire comme pour Windows ?

Cela dit, le système d'exploitation Windows tourne sur un nombre presque infini de matériels différents, et il ne semble pas avoir le même problème. Lorsque Microsoft prépare une mise à jour pour Windows, les utilisateurs peuvent ensuite la télécharger et l'installer simplement sans avoir à attendre l'approbation du fabricant de leur PC, ou l'aval de leur fournisseur de service Internet. La question est donc posée à Microsoft (et à Android) : pourquoi ne pas mettre en place un système similaire pour les mises à jour des appareils mobiles ?