Dans un rapport sur « L'avenir de l'énergie solaire » dont les résultats ont été publiés en début de semaine, la MIT Energy Initiative (MITEI) demande un engagement plus fort de la politique américaine en faveur du « déploiement massif » d’énergie solaire dans les décennies à venir.

L’étude à grande échelle sur l'énergie solaire réalisée par les chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) se conclut sur deux constats principaux : potentiellement, l'énergie solaire est la source la plus adaptée pour répondre aux besoins énergétiques à long terme de la planète et la seule à pouvoir réduire les gaz à effet de serre gaz ; les institutions fédérales et gouvernementales doivent s’engager davantage pour promouvoir son développement.

Selon l'étude, en matière d’énergie solaire, la politique américaine devrait se concentrer sur le renforcement massif de la production d’énergie solaire au cours des prochaines décennies. « L'étude montre que nous devons développer des technologies et engager des politiques qui rendent l'énergie solaire économiquement attractive », a déclaré Richard Schmalensee, professeur d'économie et de gestion émérite à la MIT Sloan School of Management.

Le crédit d’impôt sur l’énergie solaire sabré aux Etats-Unis en 2016

Les programmes de subvention fédéraux et gouvernementaux encourageant l'investissement dans les centrales solaires devraient porter plus d’attention au rapport coût-efficacité et mieux rémunérer la production d’énergie solaire, indique encore l'étude. Par exemple, le crédit d'impôt sur l'énergie solaire (ITC) accordé depuis 2008 par le gouvernement fédéral arrive à échéance l'année prochaine. Il permettait de déduire 30 % des sommes investies dans des installations solaires résidentielles et commerciales. À partir de 2016, ce crédit d'impôt sera réduit à 10 %.

L'étude révèle également que, même en s’appuyant sur les technologies photovoltaïques au silicium cristallin (PV) actuelles, l'industrie pourrait déployer d'ici 2050 des champs solaires capables de produire un térawatt d’électricité sans évolution technologique majeure.

La technologie de silicium cristallin utilisée au moins jusqu’en 2025

L'étude s’est intéressée à trois enjeux principaux qui doivent permettre d’atteindre cet objectif : le développement de nouvelles technologies solaires, l’intégration de la production solaire à grande échelle dans les systèmes électriques existants et l'élaboration de politiques efficaces pour soutenir le déploiement de la technologie solaire. L’étude recommande qu'une part importante des ressources fédérales R&D disponibles pour le solaire soit réservée aux technologies émergentes à couches minces respectueuses de l'environnement et utilisant des matériaux abondants.

Selon le MIT, aujourd’hui, le paysage photovoltaïque est dominé par le silicium cristallin et cette technologie continuera à être utilisée au moins pendant la prochaine décennie. Les cellules solaires en silicium cristallin (c-Si) se répartissent en deux catégories : les cellules mono-cristallines (sc-Si) et les cellules multi-cristallines (mc-Si). La meilleure qualité du cristal des cellules sc-Si permet une meilleure extraction de charge et une conversion électrique plus performante, mais les plaquettes sont 20 % à 30 % plus chères.

De nouvelles technologies à couches minces, soit sur par superposition d‘une ou de plusieurs couches minces soit par dépôt d’un ou de plusieurs films photovoltaïques minces sur un substrat type verre, plastique ou métal, pourraient réduire les coûts de production et d'installation des modules. « Une forte augmentation de la production d'énergie solaire dans le monde d'ici le milieu du siècle est probablement l’élément déterminant de toute stratégie sérieuse en vue de limiter le changement climatique », conclut l'étude. « Heureusement, l’énergie solaire peut répondre aux besoins actuels et futurs en électricité de la planète. Ces dernières années, les coûts de l’énergie solaire ont considérablement baissé et les capacités de production augmentent rapidement. »