Motorola vient de modifier une action en justice pour espionnage industriel lancée depuis deux ans. Il a agi ainsi afin d'inclure dans la plainte son concurrent Huawei Technologies, qui, selon lui, aurait reçu des informations sur des technologies de grande valeur de la part de salariés de l'équipementier américain. La poursuite judiciaire a été initialement lancée en septembre 2008 contre cinq anciens employés de la firme américaine, dont quatre sont chinois et un possède la double nationalité chinoise et américaine. Ces salariés sont - en partie - accusés d'avoir transférée des données à une entreprise appelée Lemko, basée à Schaumburg dans l'Illinois. La plainte émettait l'hypothèse qu'ils travaillaient secrètement pour cette entreprise. Mais dans la dernière plainte datant du 16 juillet, Motorola soutient que l'un des accusés, Shaowei Pan, était directement en contact avec Ren Zhengfei, le fondateur d'Huawei.

Des informations confidentielles retrouvées sur le PC du salarié

La plainte amendée stipule que « l'accusé, Shaowei Pan, était un ingénieur senior et un directeur d'architecture digne de confiance travaillant à temps plein sur le développement de produits et de nouvelles technologies pour Motorola. Toutefois, Shaowei Pan et les autres accusés étaient secrètement engagés dans le développement de nouveaux produits pour Huawei ». Dans sa poursuite judiciaire, Motorola déclare que la technologie ainsi transférée contenait des informations liées à un composant de sa station de base SC 300, utilisé pour la commutation logicielle IP sur les réseaux mobiles. « Les spécifications du SC300 de Motorola ont été récupérées sur l'ordinateur de l'accusé Shaowei Pan, et l'intitulé 'Propriété confidentielle de Motorola' était inscrit sur toutes les pages des spécifications transmises par Shaowei Pan à Huawei. » Motorola demande à l'équipementier chinois de lui retourner ses secrets commerciaux exclusifs, ainsi que le versement de dommages et intérêts, entre autres requêtes.

Huawei se dédouane de toute malversation

Dans un communiqué, Huawei a déclaré qu'il avait un simple accord de revente avec Lemko et qu'il n'a que récemment pris connaissance des poursuites engagées. L'entreprise a également précisé qu'elle avait un accord commercial avec Motorola qui revend les équipements sans fil de Huawei.
Selon le communiqué, « à ce jour, sur la base d'un examen de la plainte que nous avons mené, celle-ci s'avère être infondée. Huawei a un grand respect pour les droits des détenteurs de propriété intellectuelle ».




Illustration : Ren Zhengfei, PDG de Huawei, crédit photo D.R.