Ironie des agendas : c'est au moment où Oracle met la main sur Sun, propriétaire de l'entité commerciale de MySQL que se tient la MySQL Conference & Expo à Santa Clara en Californie. A cette occasion, la version 5.4 du SGBD open source arrive sur le marché et sa mouture cluster 7.0 est annoncée. Les deux environnements débarquent en pleine période de doute sur l'avenir du SGBD libre racheté par son concurrent le plus implacable. Successeur de la version 5.1, MySQL 5.4, profite d'une version d'InnoDB, son principal moteur de stockage, qui bénéficie d'améliorations apportées par Google, fervent adepte de MySQL. Les promoteurs de ce dernier mettent en avant une nette amélioration dans les environnements multiprocesseurs : doublement du nombre de coeurs supportés : 16 X64, soit quatre processeurs quadricoeurs, et 64 coeurs pour les autres processeurs (Sparc Tx de Sun, Power d'IBM...) MySQL 5.4 donne aussi tout son potentiel lorsqu'il est installé en environnement multi-disques. Il optimise par ailleurs des "sous-requêtes" et de nouveaux algorithmes de requêtes. Sans optimisation, le passage à cette version devrait permettre d'améliorer de 40% la performance des applications actuelles. Une pré-version est déjà téléchargeable pour Linux 64 bits et Solaris 10. Les autres moutures destinées à Windows, MacOS, HP-UX, IBM -AIX devraient suivre. Quant à MySQL cluster 7.0, destiné aux gros opérateurs telco qui ont besoin d'un SGBD temps réel haute disponibilité, elle sera disponible d'ici trois mois. L'histoire montre qu'Oracle considère MySQL comme une menace. Après avoir acheté en octobre 2005 l'éditeur libre Innobase d'InnoDB, moteur de stockage transactionnel de prédilection de MySQL, l'éditeur a tenté d'acheter la structure commerciale de MySQL en 2007 pour 850 M$. En janvier 2008, MySQL s'offrait à Sun pour 1 Md$. Dans la déclaration officielle de l'achat de Sun, Oracle met autant l'emphase sur Java qu'il observe un silence pesant sur MySQL et son avenir. En particulier sur MySQL 6.0 actuellement en phase alpha.