Nokia a fait savoir qu'il ne contribuera pas à l'élaboration du futur standard des nano-SIM, si le projet d'Apple était retenu car le fabricant considère que cela constituerait une violation des règles de l'organisme de normalisation ETSI. Les deux firmes se livrent à une bataille de plus en plus féroce sur le choix de la proposition qui sera utilisée comme base pour une future carte SIM plus petite, baptisée nano-SIM (ou 4FF pour quatrième facteur de forme).Nokia est également soutenu par d'autres fabricants, en l'occurrence Research In Motion et Motorola Mobility.

L'ETSI prévoit de voter sur  les propositions d'Apple ou de Nokia aujourd'hui ou demain. Cependant, il semble que l'élaboration du standard va se transformer en un processus long et laborieux. Si une entreprise possédant des brevets essentiels refuse d'accorder des licences dites FRAND, le projet de standardisation reviendra à son point de départ, a estimé l'ETSI. Nokia détient plus de 50 familles de brevets couvrant des technologies liées à la carte SIM et le fabricant estime qu'ils seront nécessaires à Apple.

Lorsque l'ETSI, dont la composition comprend à la fois des fournisseurs et des opérateurs, prendra sa décision, il pourra décider d'opter pour l'une des propositions, les deux, ou aucune d'entre elles.

Le processus de standardisation détourné

L'organisation ne souhaite pas commenter les intentions de Nokia sur les brevets, a indiqué un porte-parole. Au début de la semaine, la firme de Cupertino a quant à elle déclaré qu'elle accorderait des licences libres de droits sur ses  brevets pour nano-SIM.

Si l'attitude de Nokia est agressive, c'est « qu'il est devenu évident que les travaux en cours de l'ETSI sur le standard 4FF sont en conflits avec les règles édictées par l'organisme »  et qu'  « Apple détourne le processus de standardisation » a indiqué Nokia dans un communiqué sous la voix de son CTO Henry Tirri. Tout d'abord, le projet d'Apple ne répond pas aux spécifications techniques de l'ETSI, ce qui signifie que la proposition ne devrait même pas être votée. Le Californien  aurait également tenté d'acheter plus de voix en enregistrant des filiales locales en tant que membres et aurait également fait pression en dehors de la commission de standardisation, selon un autre un porte-parole de Nokia.

L'ETSI pourrait approuver le projet Nokia Motorola-RIM. Mais celui d'Apple semble disposer de l'appui d'opérateurs, ce qui, dans une certaine mesure, est révélatrice de la solidité de la position actuelle de la firme de Cupertino, estime pour sa part  Geoff Blaber, analyste chez CCS Insight.