Avec plus de 50 millions d'abonnés et un chiffre d'affaires qui a bondi de 25% au 2ème trimestre à 1,34 milliard de dollars, Netflix est le rouleau compresseur des services de vidéo à la demande. Avant d'en arriver là, il a cependant dû réorienter son métier, à l'origine positionné sur la location de DVD, qui lui a d'ailleurs aussi servi de déclencheur pour passer au cloud. « Les raisons qui nous ont poussées à aller vers le cloud sont venus de la corruption de notre base de données en août 2008 qui nous a posée pendant plusieurs jours des problèmes de livraison et sur les prix des DVD », explique Yury Izrailevsky, vice-président ingénierie cloud et plateforme de Netflix dans un témoignage vidéo.

Depuis 2010, l'infrastructure cloud AWS permet à Netflix de déployer en quelques minutes des dizaines de milliers de serveurs et plusieurs téraoctets de stockage, sachant que depuis fin 2013, il fait tourner son service de streaming live sur deux régions. Une décision prise suite au problème d'interruption de service fin 2012. Le fournisseur fait ainsi tourner son service de streaming de façon simultanée sur les datacenters d'AWS en Virginie (US East-1) et en Oregon (US West-2) et de répartir le trafic utilisateur entre eux. Ainsi, régulièrement le trafic est routé vers la région géographiquement plus proche de l'utilisateur, mais si une région tombe, Netflix est alors en mesure de router tout son trafic vers l'autre région.

Avec son arrivée en France, Netflix a également veillé à assurer une disponibilité maximale de son service en assurant une bande passante d'1 Tbit/s comme a pu l'indiquer dans un tweet David Temkin, le directeur de la stratégie et de l'architecture réseau du fournisseur. Des capacités réseaux qui sont hébergées au sein du datacenter Telehouse Voltaire à Paris, sachant que son CDN optimisé Open Connect, qui tourne sur des machines Arista et Juniper, représenterait une capacité comparable à celle d'un fournisseur d'accès Internet de 5 millions de clients.

Ruby On Rails et Python sont de sortie

Outre le cloud AWS, Netflix recourt également à de nombreuses technologies Open Source qui sont au coeur de son infrastructure. Dont en particulier la base de données NoSQL de DataStax (qui vient de lever début septembre 106 millions de dollars) reposant sur Cassandra intégrant une technologie d'analyse in-memory pour traiter une masse très importante de données. Sans compter le framework de curation de contenus Curator, le système objet orienté client pour Cassandra, Astyanax, la librairie Archaius pour gérer de façon dynamique les propriétés de configuration ou encore Asgard, l'interface web pour le déploiement d'application et la gestion du cloud AWS.

Cet été, Netflix a par ailleurs proposé (comme il le fait de façon régulière) à la communauté Open Source plusieurs nouveaux outils, à savoir Scumblr, une web app conçue en Ruby On Rails permettant d'effectuer des recherches par affinité de contenus et points d'intérêts, et aussi Sketchy. Écrit en Python, il s'agit d'un framework de gestion des tâches pour capturer des copies d'écran ou encore sauvegarder des éléments d'une page HTML. Sans compter PigPen, un langage permettant d'écrire des requêtes Map-Reduce comme des programmes et non comme des scripts.