Depuis le 22 avril, date de l'annonce des résultats du premier trimestre de Nokia, et du délai dans le lancement de son premier smartphone réellement compétitif depuis près de trois ans (le N8), l'action de l'entreprise a chuté de moitié à la bourse de New York. La situation du constructeur finlandais est en net contraste avec celle de fin 2006, époque à laquelle il dominait encore le marché (malgré quelques critiques sur l'absence de téléphones plus fins), et se préparait à lancé son produit phare : le N95. Mais 2007 restera comme l'année qui bouleversa le marché du smartphone, avec la présentation, en janvier, de l'iPhone par Apple, et, en août, de la plate-forme Android par Google. En moins de 12 mois, Nokia a été incapable de comprendre et donc d'anticiper les nouveaux besoins des consommateurs.

Un excès de confiance qui ne se dément pas

Nokia avait alors trop confiance, et sa première erreur fut de ne pas prendre assez tôt au sérieux l'iPhone et Android, d'après Nick Jones, vice président et analyste chez Gartner. Le finlandais a complètement sous estimé l'impact qu'aurait le produit d'Apple sur le marché, si l'on en croit cette fois-ci Ben Wood, directeur de la recherche chez CCS Insight. Il ajoute que, même si c'est toute l'industrie des télécoms qui a commis cette erreur, elle a été plus préjudiciable à Nokia. Après l'échec du projet 7700, un smartphone tactile particulièrement encombrant présenté en 2003 et jamais vraiment commercialisé, le finlandais n'a pas cru à l'iPhone considéré comme un simple gadget.

Panne totale sur l'interface tactile

La firme d'Espoo a effectivement mis beaucoup trop de temps à réaliser que son OS Symbian posait un gros problème, en l'absence d'une interface utilisateur bien adaptée aux écrans tactile. En juin 2008, le constructeur a fait sa première grande tentative pour renverser la tendance en acquérant totalement Symbian avec l'intention d'en faire une dynamique plate-forme Open Source, la Symbian Foundation. Deux ans plus tard, il est clair que cette stratégie s'est révélée passablement mauvaise, puisque la publication en Open Source du code de l'OS Symbian n'est effectif que depuis février 2010. Ben Wood pense qu'il serait plus profitable à Nokia de reprendre le contrôle total de Symbian. En effet, le manque de soutien des autres fournisseurs utilisant l'OS fait que Nokia doit, au final, faire le plus gros du travail, tandis que la nature Open Source du projet rend possible l'observation de son avancement par la concurrence.

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