Après bien des péripéties, Palm pourrait finalement tomber dans l'escarcelle de Nokia. Une rumeur récurrence indique que le géant finlandais envisagerait toujours de racheter la société en difficulté. Valorisée à 1,7 milliard de dollars (contre 2,5 en septembre dernier), Palm semble toutefois surévalué. Difficile de croire qu'une société puisse réaliser un tel investissement même si Nokia doit vraiment faire quelque chose dans le domaine des smartphones. La société finlandaise, qui possède déjà ses propres systèmes d'exploitation basés sur Symbian et une variante de Linux appelée Mameo, irait donc s'encombrer d'une troisième plateforme, WebOS de Palm. Cela ferait vraiment beaucoup de fers au feu alors que l'on assiste à la montée en puissance progressive d'Android. La plateforme Symbian ne court toutefois aucun danger. C'est le système d'exploitation pour mobiles le plus couramment utilisé dans le monde, et Gartner prédit même que cela va le rester au moins jusqu'en 2012, voire plus. Difficile ensuite pour Nokia de renoncer à Mameo alors que le constructeur vient de sortir son premier smartphone sur cette plateforme, le volumineux N900, qui, avouons-le, n'a aucune chance de rattraper l'iPhone ou de sérieusement concurrencer les terminaux Android. À cet égard, le N900 ressemble un peu au Palm Pre. Présenté comme un iPhone killer, ce dernier ne s'est pas bien vendu aux États-Unis et n'a toujours pas été lancé en France. Susciter l'intérêt des développeurs Le système d'exploitation WebOS a pourtant été bien accueilli et c'est sans aucun doute la meilleure partie des terminaux Pre et Pixi (voir illustration). Toutefois, ces derniers partagent un même ennuyeux problème que la plateforme Symbian de Nokia : le manque d'intérêt des développeurs de logiciels. Cinq mois après son lancement, le Pre vient seulement de recevoir une application pour Facebook ! Et le site en ligne OVI de Nokia reste dérisoire face à l'App Store d'Apple. La faute, notamment, à un éparpillement des plateformes proposées par Nokia. Le constructeur doit absolument simplifier son portefeuille de systèmes d'exploitation pour mobiles. On a parfois le sentiment qu'il y a une version de Symbian par mobile Nokia ! Pour sérieusement concurrencer l'App Store d'Apple ou l'Android Market de Google qui monte progressivement en puissance, le Finlandais doit travailler à une meilleure harmonie entre ses systèmes d'exploitation et sa plateforme OVI. Le rachat de WebOS serait ici une complication supplémentaire. Et pourquoi pas Android ? Le second point en défaveur du rachat de Palm par Nokia concerne le coût d'intégration des deux sociétés. Le Finlandais serait mieux inspiré de proposer des smartphones animés par Android au lieu de développer sans succès ses propres solutions. Nokia va finir par regretter amèrement son entêtement sur le marché des smartphones tactiles. Un simple Motorola Dext, avec Android 1.6, est, par exemple, plus efficace et plus agréable à utiliser qu'un N97 ! Un rachat de Palm par Research In Motion est une autre possibilité. Le canadien connait lui aussi des difficultés pour proposer des smartphones tactiles convaincants. Si les clients en entreprise se sont montrés très compréhensifs, les Blackberry évoluent toujours très lentement. Le rachat de Palm permettrait à la société de mieux s'armer contre les terminaux Android, comme le très prometteur Motorola Droid. Enfin, ce ne sont que de nouvelles spéculations, tout comme l'intérêt que pourrait porter un constructeur comme Dell ou un éditeur comme Microsoft à la plateforme WebOS. Mais aucune de ces sociétés n'a vraiment intérêt à investir dans Palm ; la première vient de lancer son premier smartphone Android, la seconde travaille toujours à la relance de Windows Mobile. Reste l'hypothèse d'un chevalier blanc, bien implanté sur le marché de l'électronique grand public, qui aimerait s'introduire sur celui des terminaux mobiles. Mais pourquoi choisir Palm alors que Google propose gratuitement sa plateforme Android à tous ceux qui respectent ses préconisations ?