En direct de Donington - Pour parler de son produit de CAO Creo 4.0, PTC a convié quelques journalistes chez un de ses clients près de Birmingham : Norton Motorcycles à Donington. Fondée en 1898, le célèbre fabricant des motos Commando et Dominator a été racheté en 2008 par le chef d'entreprises Stuart Garner qui a entrepris de relancer la vieille dame. Positionnée comme Ducati ou Triumph sur le marché haut de gamme - une sorte d’Aston Martin à deux roues - Norton continue de fabriquer ses motos à la main. Pour la conception et la mise en production, l’entreprise a bien sûr adopté des outils numériques. Comme nous l’a expliqué Simon Skinner, directeur exécutif et responsable du design chez Norton, le bureau d’études - une cinquantaine de personnes - utilise Creo pour le design des moteurs et des châssis, les éléments les plus importants des motos. Le dernier modèle de la marque, la V4 S5 vendue près de 25 000 livres sterling, a demandé deux ans de travail au total. « Grâce à PTC, nous avons repoussé nos limites et développé plus rapidement de nouvelles idées. En quatre jours, je peux désormais développer un prototype ».

Conçue avec le logiciel Creo, la Norton V4 S5 a demandé deux ans de développement. (Crédit S.L.)

« La qualité est dans les détails, je veux quelque chose de nouveau dans mes motos afin de créer des engins excitants », indique Simon Skinner passé par Triumph, Jaguar et Land Rover avant d’arriver chez Norton. Aujourd’hui, la firme produit 2 000 motos par an et ambitionne de passer à 4 000 en 2020. Mais pas question de passer à l’industrie 4.0 avec une automatisation à tout crin. « Pour arriver à 4 000 machines, nous n’avons pas besoin de robots mais de plus de gens ». Norton forme d’ailleurs ses propres employés dans une académie accolée à l’usine. Toutes les pièces essentielles sont construites dans les ateliers, les moteurs, les châssis ou encore les pots d’échappement. Le châssis en aluminium poli de la V4 S5 demande ainsi 3,5 semaines de travail mais le responsable de l’atelier compte bientôt en produire 10 par semaine. L’apport du numérique est aujourd’hui essentiel pour la conception des nouvelles pièces en aluminium qui côtoient encore les châssis acier des traditionnelles Norton Commando et Dominator.

Simon Skinner, directeur exécutif et responsable du design chez Norton, associe avec brio conception numérique et assemblage à la main dans ses ateliers de Donington Park. (Crédit S.L.)

Beaucoup mieux pour l'interaction entre les pièces 

Lors de cette conférence de presse organisée par PTC Europe et Root Solutions, un des principaux intégrateurs de l’éditeur au Royaume-Uni, nous avons pu parler de la version 4.0 de Creo avec quelques clients. Ces derniers rapportent presque tous les mêmes mots, « c’est beaucoup mieux ». Notamment pour la gestion de l’interaction entre les différentes pièces d’un projet. Et l’arrivée de la réalité augmentée dans Creo 4.0 pour mieux partager les projets avec les clients et les partenaires fait son chemin. Le passage du prototype numérique au préproduit physique a également été repensé avec la gestion des multiples capteurs qui peuvent équiper un produit afin de remonter des informations aux équipes de développement. « Le feedback a toujours été un point difficile dans la gestion des projets lors du passage au physique mais avec les capteurs on passe au digital twin », a assuré Jim Barret-Smith, directeur produit chez PTC.

Roadster sportif, la Norton Dominator est personnalisable à souhaits dans les ateliers de Donington. (Crédit S.L.)

« Les capteurs sur les modèles physiques remontent les informations vers les modèles virtuels pour améliorer les produits avant le passage à la production de masse ». Il s’agit d’utiliser le réel pour concevoir plus finement le design et discuter avec le marketing qui a toujours son mot à dire », a précisé le responsable produit. La meilleure façon de concevoir et de supporter les produits est de normaliser les données chez les clients pour les utiliser plus efficacement ». Et ces derniers semblent avoir bien compris le message. Un responsable du design chez Thermo Fisher Scientific, qui conçoit des instruments de mesures, développe par exemple un cloud pour parler aux machines. L’IoT se greffe désormais partout.

Développé en CAO avec Creo, ce cadre en aluminium (10 kg seulement) équipe la superbike de Norton, la V4 S5. (Crédit S.L.)