Le PDG du groupe d'édition français La Martinière aimerait trouver un terrain d'entente avec Google dans le dossier qui l'oppose à la société américaine sur la numérisation de livres sous droit d'auteur et leur diffusion sur Internet [sur son service Google Books]. Il y a trois jours, Google a été condamné par le Tribunal de grande instance de Paris à verser 300 000 euros de dommages et intérêts à La Martinière (groupe qui chapeaute notamment les éditions du Seuil) pour contrefaçon de droits d'auteur. Le TGI interdit à l'Américain de continuer à numériser et à afficher sans autorisation les ouvrages du groupe français. Google dispose d'un mois pour se conformer à ce jugement, avec une astreinte de 10 000 euros par jour de retard. « Je préfère ne rien toucher sur ces 10 000 euros et que l'on trouve un accord avec Google, a reconnu Hervé de la Martinière, PDG du groupe français, ce matin, lundi 21 décembre, lors d'un point presse, rapporte l'AFP. Google, lui, a prévu de faire appel du jugement du TGI. Pour le responsable juridique de Google France, l'interdiction de numériser qui lui a été faite s'applique uniquement aux ouvrages de La Martinière. Au contraire, rapporte l'AFP, pour l'avocat de La Martinière, « le jugement fait très clairement une interdiction générale », sans distinction « entre ce qui relève du Seuil et des autres éditeurs français ». L'emprunt national prévoit 750 M€ pour numériser le patrimoine culturel Au cours des derniers mois, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer les conditions dans lesquelles le projet Google Books (Google Livres) se mettait en place. Plusieurs pays européens se sont notamment opposés à « l'accord de règlement » que la société de Sergey Brin et Larry Page cherchait à passer avec les auteurs de livres et éditeurs dans le cadre de son service Google Book Search (Google Recherche de Livres). Ce projet d'accord définit notamment le mode de rémunération des livres publiés sur Google Livres. L'an dernier, la Ville de Lyon a confié à Google la numérisation de 500 000 documents du fonds ancien de sa Bibliothèque municipale. Cet été, c'est la Bibliothèque nationale de France qui avait reconnu être en discussion avec Google pour la numérisation d'ouvrages. Dans les priorités de l'emprunt national, communiquées lundi dernier 14 décembre par le président de la République Nicolas Sarkozy, figurent 2,5 Md€ pour les contenus et usages innovants. Dans ce montant, il est prévu 750 M€ pour numériser le patrimoine culturel.