S'appuyant sur les réponses de 130 sociétés et passant au crible 44 000 salaires (chiffre représentant près de 10% des informaticiens qui travaillent), Oberthur Consultants donne, deux fois par an, un panorama très complet des rémunérations dans l'informatique (sous-panels SSII, banque/assurances, entreprises utilisatrices). Le crû de septembre 2006 vient de tomber. Premier enseignement : si les augmentations de salaires de l'ordre de 4,1% sont à peu près équivalentes à celles de 2005 (4,3%), l'écart avec le taux d'inflation s'est en revanche nettement creusé puisqu'il est de presque 3 points (indice Insee de septembre 2006 : 1,2%). Autre constat : un rattrapage des salaires. Certes, les augmentations sont moindres cette année dans la banque et l'assurance (3,6%) par rapport aux entreprises utilisatrices (3,8%) et surtout aux SSII, éditeurs et constructeurs (4,3%). Mais ce secteur était jusqu'alors en retard sur les autres et l'étude souligne qu'il montre les plus fortes disparités, avec des taux d'augmentation qui varient de -0,3% à +5,3%. Taux de démission en forte hausse : 11% en région parisienne pour les SSII Dernier point qui corrobore ces augmentations de salaire : le nombre de démissions a doublé en deux ans. Les salariés courtisés lorsqu'ils maîtrisent des technologies recherchées font désormais jouer la concurrence et n'hésitent plus à partir. L'appel d'air profite également aux jeunes diplômés. Ce taux de démission est de 7,6% sur l'ensemble de la France (plus 2 points par rapport à 2005) et de 8,4% en région parisienne. La situation est plus tendue encore pour les SSII : le taux dépasse 10% sur le plan national et 11% à Paris et en région parisienne. Les salaires des informaticiens sont donc bons, même si la précédente crise reste ancrée dans les mémoires et que l'on se refuse à tout emballement. Pascal Poiget, DG d'Oberthur Consultants, souligne que « les entreprises et les salariés se souviennent des années 2000 ». Il conclut : « le marché de l'emploi semble aujourd'hui plus mature que dans la période qui a précédé l'explosion de la bulle Internet. Sans anticiper la période qui arrive et qui devrait continuer sur la lancée à laquelle nous assistons, personne n'est à l'abri d'un retournement de tendance, et c'est pourquoi l'ensemble des acteurs joue, pour l'instant, la prudence. » Tous les chiffres de l'enquête Oberthur et l'analyse d'Hélène Truffaut dans le numéro 1136 du Monde Informatique, à paraître le 24 novembre.