C'est dans le vieil et sombre amphithéâtre orange délavé du campus de l'INSA (Lyon) que Google et Novell ont entamé le deuxième jour de la conférence utilisateurs d'OpenOffice, OooCon 2006. Devant un auditoire tout acquis à la cause Open Source, les deux sociétés se sont livrées à l'exercice du keynote. Deux présentations très différentes : tandis que Novell relate les grandes étapes de sa propre migration interne débutée il y a trois ans par le déploiement d'OpenOffice en standard sur les desktops, Google, lui, tente une man?uvre de séduction à l'égard de la communauté. Au programme, son implication dans le modèle ouvert, et le Google Summer of Code (*), concours mondial de projets Open Source pour étudiants organisé par le pharaonique moteur de recherche. Le message est clair nous confirme Zaheda Bhorat, responsable Open Source chez Google : nous avons pris pied dans l'Open Source, et vous, développeurs, venez nous rejoindre. Un peu loin d'OpenOffice et d'une approche utilisateurs, toutefois. Mais très en ligne avec les accords signés avec Sun, qui prévoyaient notamment la présence de Google aux manifestations d'OpenOffice. Quant à Novell, l'exercice vise à partager les rouages d'une migration vers le presque tout Linux. Sous les clameurs, c'est la DSI de l'éditeur, Debra Anderson, qui a fait le voyage, pour livrer son expérience, et au final, faire la promotion de SLED 10 (Suse Linux Enterprise Desktop) et OpenOffice 2.0 qui équipera bientôt la quasi-totalité des desktops de l'éditeur. Puis, les conférences s'enchaînent de salle en salle : bilan optimiste du Community Manager après six ans d'existence, interopérabilité VBA, performance, bonne pratique et portage Mac sont au programme de cette deuxième journée. Côté fréquentation, plus de 600 enregistrements en ligne ont été comptabilisés, assure le directeur de l'Université. En réalité, l'événement, en son deuxième jour, souffre de nombreux désistements, ont confirmé les organisateurs au mondeinformatique.fr. La manifestation a toutefois entraîné les déplacements des communautés américaine, espagnole, portugaise, coréenne, hollandaise, allemande et enfin française. Donnant à l'événement une stature internationale, soulignée par le sponsoring de ténors tels qu'Intel ou Sun. Sans compter la présence des SSLL du crû, telles que StarXpert et Linagora. Résolument secteur public Chaque participant y est venu chercher une réponse : un consultant français en climatisation se bat depuis des années avec ses courbes sous Excel, illisibles sous OpenOffice. Ou un entrepreneur Texan qui mise sur la conférence pour trouver des partenaires et nouer des liens avec la communauté. Ou encore, le représentant d'une grande organisation spécialisée dans le trafic aérien qui, en bon curieux, est venu observer l'écosystème de l'Open Source. Reste qu'en dépit de la nature hétéroclite des participants, l'administration truste encore les projets. Le secteur privé, quant à lui, demeure frileux, quasi-muet. On en reste donc sur le vaste programme de migration des 400 000 postes de l'administration française, très cité durant la journée. Un programme utilisateur orienté développeurs "Je me définis comme un chef de projet utilisateurs, et je reste un peu sur ma faim", regrette Nourredine Bader, responsable opérationnel au service informatique de la Ville de Marseille. Les conférences du premier jour s'adressaient davantage aux développeurs qu'aux utilisateurs. Je n'y ai pas appris plus d'informations que je n'en connaissais déjà ». Un sentiment qu'il éprouve pour un autres ujet : "la conférence sur le portage Mac -projet en cours à la Ville de Marseille- répond en partie à ma problématique. On ne peut pas vendre cela à des utilisateurs [ndlr, le portage Mac connaît des difficultés, voir notre article ce jour]. Je comprend en revanche l'approche pour les développeurs». (*) http://code.google.com/soc/